thesis

La place des femmes dans la modernisation de l'agriculture en Loir-et-Cher de la Libération au début des années 1980

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Paris 10

Directors:

Abstract EN:

This thesis studies the role and the place of women farmers in the upheavals, transformations and mutations, be they social, economic and cultural, that the French countryside experienced from the Liberation to the early 1980s' implementation of the co-farmer status in the Loir-et-Cher department. A blend of gender history, rural history and the history of institutions, this work assesses the importance of women regarding the implementation of the French agricultural development model. The analysis of the decrees defining agricultural extension and development is grounded mainly on a hitherto unpublished archive group from the archives of the Loir-et-Cher Chambre d'Agriculture. This work allows us first to notice that it's possible to go beyond women's silence in a men-only sphere and a professional sector depriving them of any professional status acknowledgement. Just as their husbands did, women farmers were able to adopt the tools of modernization -notably grassroots groups- as their own. Beyond some representations characterized by relative permanence, the modernization of their motherly and domestic activities is in keeping with the models conveyed by Catholic youth. To a lesser extent, the spreading of economic calculation allows real though incomplete appropriation of accounting and management methods. Lastly, clear awareness of their situation emerges in the late 1970s, allowing women farmers to assert themselves outside the farming business, even before the assertion and definition of a status granting them social and legal existence.

Abstract FR:

Cette thèse étudie le rôle et la place que les agricultrices tiennent dans les bouleversements, les transformations et les mutations (sociales, économiques et culturelles) que les campagnes françaises ont connus depuis la Libération jusqu’à la mise en place du statut de coexploitante au début des années 1980, dans le département du Loir-et-Cher. A la croisée de la « gender history », de l’histoire rurale et de l’histoire des institutions, ce travail évalue l'importance prise par les femmes dans la mise en place du modèle de développement de l'agriculture française. Les décrets définissant la vulgarisation et le développement sont analysés essentiellement à partir d’un fonds inédit, les archives de la Chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher. Ce travail permet d’abord de constater qu’il est possible de dépasser le silence des femmes dans un espace dominé par les hommes et dans une profession qui ne leur reconnaît pas de statut professionnel. Les agricultrices ont su, comme leur mari, s’approprier les outils de la modernisation, et notamment les groupements de base. Au-delà de représentations marquées par une relative permanence, la modernisation de leurs activités maternelles et ménagères s’inscrivent dans les modèles véhiculés par la jeunesse catholique. Dans une moindre mesure, la diffusion du calcul économique permet une appropriation réelle mais incomplète des méthodes comptables et de gestion. Enfin, une prise de conscience de leur situation apparaît clairement dans la seconde moitié des années 1970 qui permet aux agricultrices de s’affirmer en dehors de l’exploitation, avant même l’affirmation et la définition du statut qui leur reconnaît une existence sociale et juridique.