thesis

Une ville et ses élites au XIXe siècle : Rennes (1815-1914) : économie, société, identité

Defense date:

Jan. 1, 2003

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Institution:

Rennes 2

Authors:

Abstract EN:

The elite of Rennes is analysed from three standpoints - as economic agents, guardians of social order and as a corps in charge of the picture of the urban economy - one of the sources of bourgeois supremacy and a precondition of Rennes'desire to establish an identity for itself - and identifying the elite by using the tools of quantitative social history and to contemporary representation, this criss-cross history of the city and its elite attempts to reconstitute the construction process of an urban identity for Rennes in the 19th century. Rennes, an administrative as well as a landed city, dedicated to the agricultural industry and commodity trading, invariably managed in the 19th century by bourgeois liberals originating from manufacturing and trading forged itself the collective identity of a scholarly and moderate city, able to curb its decline and to re-conquer, through science and arts, its status of a provincial capital but also capable of overcoming its passed and future divisions by gathering around the consensual figurehead of its former mayor, Leperdit. The past, transformed into collective memory, was the principal instrument of this drive towards a strong identity and, in the political arena, the "mémoire bleue" imposed itself as the official memory of the city - a composite memory combining liberalism and Christianity, localism and patriotism, which erased all trace of the "mémoire blanche" upheld by a gradually declining nobility.

Abstract FR:

Les élites rennaises sont analysées selon un triple point de vue, comme agents économiques, gardiennes de l'ordre social, en charge de la politique symbolique de la cité. Après avoir brossé le tableau de l'économie urbaine - une des sources de l'hégémonie bourgeoise et une des conditions du projet identitaire rennais - et identifié les élites, en recourant aux outils de l'histoire sociale quantitative et aux représentations contemporaines, cette histoire croisée de la ville et de ses élites tente de reconstituer le processus de construction d'une identité urbaine rennaise au XIXʿ siècle. Rennes, ville d'administrations mais aussi ville terrienne, vouée aux industries agricoles et au commerce de denrées, dirigée le plus souvent au XIXʿ siècle par des bourgeois libéraux issus de la fabrique et du négoce, s'est forgée une identité collective de ville savante et modérée, apte à enrayer son déclin et à reconquérir, par les sciences et par les arts, son statut de capitale provinciale mais aussi capable de surmonter ses divisions passées et futures en se rassemblant autour de la figure consensuelle de son ancien maire Leperdit. Le passé transformé en mémoire a été l'instrument majeur de cette entreprise identitaire et, dans le champ politique, c'est la mémoire bleue qui s'est imposée comme la mémoire officielle de la ville, mémoire composite associant libéralisme et christianisme, localisme et patriotisme, qui a effacé les traces de la mémoire blanche défendue par une noblesse progressivement marginalisée.