Les dominés dans l'ecclesia carolingienne
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Abstract EN:
The salvation of the lower classes is a major issue for the Carolingian ecclesia, considered as the whole of the Christian subjects of the sovereign. Nevertheless, despite the concern of the poor and the proclamation of equality by the Church, the temporal hierarchies persist, and the lower classes are the object of prejudices in the aristocracy’s and prelate’s view. The disturbance of the social order, established by God himself, is considered a serious sin. Therefore, the lower classes have to obey their masters and their social status. Parishes are introduced as the frame of salvation, but they also represent a way of controlling the faithful through tithes, penance or excommunication. Thus, the Church imposes itself as an intermediary between God and the humanity. However, on a local scale, the priest and the faithful establish a consensus to strengthen Christianism. The Church tolerates a certain heterodoxy : it includes the faithful through correction and penance instead of excluding the sinners. The Christianization is a complex process which involves many actors : lay and ecclesiastic elite, parish priests, but also the faithful, including the lower classes.
Abstract FR:
Le salut des dominés est un enjeu majeur pour l’ecclesia carolingienne, conçue comme l’ensemble des sujets chrétiens du souverain. Toutefois, malgré le souci des pauvres et l’égalité proclamés par l’Église, les hiérarchies temporelles persistent, et les dominés sont l’objet de préjugés de la part de l’aristocratie, dont les prélats font souvent partie. Le trouble à l’ordre social, institué par Dieu lui-même, représente un grave péché, et les dominés sont priés d’obéir et de se soumettre à leur condition. Les paroisses sont instituées comme cadre de salut mais surtout moyen de contrôle des fidèles, par la dîme, la pénitence ou encore l’excommunication, et l’Église s’impose comme médiatrice entre Dieu et les hommes. Pourtant, au niveau local, c’est plutôt un consensus qui s’établit entre le prêtre et les fidèles pour asseoir le christianisme. L’Église tolère une certaine hétérodoxie : elle inclut les fidèles par la correction et la pénitence plutôt que d’exclure les pécheurs. C’est dans ce cadre que se fait la christianisation, processus complexe mêlant de nombreux acteurs : élites laïques et ecclésiastiques, prêtres de paroisse, mais aussi simples fidèles.