L'équipement économique au Gabon, 1910-1958 : état colonial et entreprises privées
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The territory of Gabon constituted the hall door of the entry of French colonizers in equatorial Africa. The colonial economy dominated by the concessionaire companies was opened to free business in the 1920’s. As timber industry prevailed in Gabon and middle Congo, the portion from Gabon represented over 80% of wood exportations (mainly okoume) and was more important than the Congolese portion. While business facilities from Gabon were increasing, its business infrastructures (roads, bridges and ports) were stagnating. This situation finds an explanation in the existence of navigable channels for the transportation of woods including the choice of metropolis to build Ocean Congo rail roads and the port of Pointe Noire to route products from Middle Congo, Oubangui-Chari and Chad and thus reate their independence face to Belgian Congo rail roads. Industrial timber companies, subsidiaries of large groups, supplied metropolitan factories (Le Havre, Lisieux, Paris, Nantes, Rochefort) with products from African colonies. This brought numerous advantages for the metropolitan economy and the Treasury Department such as wood industry maintenance, labour, financial transfer, revenue taxes and turnover. Similarly the policy initiated through FIDES and CCFOM after World War II benefited the major metropolitan groups (timber, mining, agricultural, energy, shipping industries and building trade). Locally, some African businessmen emerged, but the economic power remained in the hands of metropolitans despite the adoption of political reforms. The history of the evolution of economic facilities in Gabon identifies political and economic issues. The choice of the French community during the referendum of 1958, through its local elite, maintained Gabon in the logic of colonial pact.
Abstract FR:
Le territoire du Gabon fut la porte d’entrée des colonisateurs français en Afrique équatoriale. L’économie coloniale dominée par les compagnies concessionnaires s’ouvrit au commerce libre au début des années 1920. L’exploitation forestière au Gabon et au Moyen-Congo dominait l’activité économique de cette région. La part du Gabon, estimée à plus de 80% des exportations des bois (notamment l’okoumé), était supérieure à celle du Moyen-Congo. L’équipement commercial du Gabon s’accrut cependant que l’infrastructure liée au commerce (routes, ponts, ports) stagnait. L’existence des voies navigables pour l’évacuation des bois y compris les choix métropolitains de construire le Chemin de fer Congo Océan et le port de Pointe-Noire, pour sortir les productions du Moyen-Congo, de l’Oubangui-Chari et du Tchad et rompre leur dépendance à l’égard du chemin de fer du Congo belge, expliquent cette situation. Les entreprises forestières, filiales des grands groupes, approvisionnaient les usines de transformation en métropole (Le Havre, Lisieux, Paris, Nantes, Rochefort). Les avantages étaient énormes pour l’économie métropolitaine et le trésor public : maintien d’une industrie des bois, main d’œuvre, transferts financiers, impôts sur dividendes et chiffre d’affaires. La politique initiée après la Deuxième guerre, à travers le FIDES et la CCFOM se fit au profit des grands groupes métropolitains (forestiers, miniers, agricoles, BTP, Energie, transports maritimes). Certes, quelques entrepreneurs africains s’affirmèrent, mais le pouvoir économique était aux mains des métropolitains malgré les réformes politiques. L’histoire de l’évolution de l’équipement économique au Gabon pose des problèmes d’ordre économique et politique. Le choix de la Communauté française au référendum de 1958 par l’élite locale maintenait le Gabon dans la logique du pacte colonial.