L'administration préfectorale de la Manche sous le Consulat et l'Empire (1800-1815)
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Four prefects succeed one another in the department de la Manche for 1800 to 1815. As soon as the beginning of the Consulat, a strong administration framework (sub-prefect and mayors) is going to be set up. Rather steady, its member will be recruited from the most moderate personnel of the last administration before getting open to theobility. Assemblies of notables (regional or district council) know a similar evolution but lose their political role as soon as 1804. The repercussion of prefectural instructions sometimes meets with incompetence of mayors. After some difficulties 1800-1801 (local antagonism), the esprit public is quite well controlled, the department is quiet, offences less numerous. Prefects however cannot contain the surge of discontent which is going to begin as soon as 1812 and which will end with the upheaval of 1814-1815. The application of Concordat knows some difficulties (divisions in the clergy) and contributes to aggravate the relations between prefecture and religious authorities. Conscription appears regularly and insubordination (considerable at the beginning of the Consulat) is nearly repressed thanks to a violent repression. As far as the social field is concerned, the reorganization of homes and the fight against begging, the propagation of cowpox know a lack of credits. Agriculture is little progressing in spite of some initiative of the prefects (breeding of horses, use of fertilizers). The introduction of new cultures (beetroots) is a failure. Industrial activity is low except in the textile field (great mills) but cannot front the blocus and the economic failure. Sea traffic is quickly broken and ambitious politic of great works is set.
Abstract FR:
Quatre préfets se succèdent dans la Manche de 1800 à 1815. Dès le début du Consulat une solide ossature administrative (sous-préfets et maires) se met en place. Plutôt stable, elle recrute ses membres parmi le personnel le plus modéré des administrations précédentes avant de s'ouvrir à l'ancienne noblesse. Les assemblées de notables (Conseil général et d'arrondissement) connaissent une évolution semblable mais perdent des 1804 tout rôle politique. Le nouveau système administratif fonctionne à peu près correctement. La répercussion des directives préfectorales se heurte parfois à l'incapacité des maires. Après quelques difficultés en 1800-1801 (antagonismes locaux), l'esprit public est assez bien contrôlé, le département est calme, les délits peu nombreux. Les préfets ne peuvent cependant endiguer la vague de mécontentement qui se développe à partir de 1812 et qui aboutira aux bouleversements de 1814-1815. L'application du Concordat connait quelques difficultés (clergé très divisé) et contribue à envenimer les rapports préfecture-évêché. Les levées d'hommes s'opèrent très régulièrement et l'insoumission (considérable au début du Consulat) est pratiquement jugulée grâce à une répression violente. Dans le domaine social, la réorganisation des hospices, la lutte contre la mendicité, la propagation de la vaccine se heurtent au manque de crédits. L'agriculture progresse peu malgré quelques initiatives préfectorales (élevage des chevaux, utilisation des engrais etc…). L'introduction des nouvelles cultures (betterave) est un échec. L'activité industrielle reste faible sauf dans le textile (importantes filatures) mais ne résiste pas au blocus et au marasme économique. Le trafic maritime est vite réduit à néant. Une politique ambitieuse de grands travaux est menée (port de Cherbourg, assèchement, routes). Elle se ralentit à la fin de l’Empire faute de crédits. Le bilan général sans être négatif est plutôt maigre. La mise en place d'un nouveau système administratif reste l'apport le plus important de la période.