La famille Bonaparte et la gestion de l’héritage révolutionnaire : enjeux politiques et économiques au sein de l’espace européen
Institution:
Sorbonne universitéDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
From its beginning, the French Revolution was the part of an international framework: throughout the 1780s, reforms and crisis in the foreign countries had a large echo in the internal political debate. The conclusion of the Franco-British commercial treaty in 1786 has been seen as a major political error by a growing part of the French public opinion. People were alarmed by the capability of the country’s economy to face the weight of British rival. The Revolution soon questions the fundamental bases of French society but also its relations with foreign powers, whose diplomatic language is no longer understandable. In 1792, the entry into the war was inevitable. Glorious in the military field, France was not however spared by the political crises engendered by the successive constitutional experiments. In 1800, the general Napoleon Bonaparte seized power and consolidated the revolutionary legacy, within the borders, but also abroad. Although he claimed to close the cycle started in 1789, Napoleon gave it a new dimension whose purpose was to build an Empire beyond natural borders. This implied a new diplomatic organisation and endowing allied or satellite states with institutions inspired by the model he personally embodied by using the codes and symbols of the monarchy for his own benefits. Yet this model was not without weakness. This work aims to present the role of the Bonaparte family in the appropriation of revolutionary ideas and in their transmission across Europe.
Abstract FR:
La Révolution française s’inscrit dès ses débuts dans un cadre international : tout au long des années 1780, les réformes entreprises dans les pays voisins de la France, mais aussi les crises politiques comme celle vécue par les Provinces-Unies, ont eu un large écho dans le débat politique intérieur. La signature du traité de commerce franco-anglais de 1786 est considérée comme une erreur politique dans un contexte qui voit l’opinion publique française s’alarmer du décrochage subi par l’économie du pays face au rival britannique. La Révolution remet en cause les bases fondamentales de la société française mais aussi ses rapports avec les puissances voisines, dont le langage diplomatique n’est plus compréhensible. L’entrée en guerre, en 1792, est inéluctable. Victorieuse sur le terrain militaire, la France n’est cependant pas pour autant épargnée par les crises politiques engendrées par les expérimentations constitutionnelles successives mises en place. En 1800, Napoléon Bonaparte s’empare du pouvoir et entreprend de consolider l’héritage révolutionnaire, à l’intérieur des frontières, mais aussi à l’extérieur. Bien qu’il prétende fermer le cycle commencé en 1789, Napoléon lui donne une nouvelle dimension dont la finalité est bien de construire un Empire. Cela sous-entend de reconstruire l’appareil diplomatique et de doter les États alliés ou satellites d’institutions inspirées du modèle qu’il incarne en reprenant à son profit les codes et symboles de la monarchie. Pourtant ce modèle n’est pas sans faiblesse. Le présent travail cherche à présenter le rôle de la famille Bonaparte dans l’appropriation des idées révolutionnaires et dans leur transmission à travers l’Europe.