thesis

L'Oubli de la cité : récits du lignage et mémoire collective dans le sud tunisien

Defense date:

Jan. 1, 1989

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This study is both anthropological and historical, as it is an analysis of the representations of the past pervading in the tunisian jarid, through the major themes which compose the local historical discourse : narratives about the origins of the local lineages, hagiographic legends, fables about sovereigns and sultans oral literature and epics. . . In this society, historical memory appears to be essentially private, that is to say defined by lineage bonds and lineage limits; the memory of a collective history is extremely restricted and evanescent. Oblivion may be interpreted as a renouncement to a particularist history, aiming to a complete integration into the tunisian nation. But it could also express a positive phenomenom, an active process, and it cannot be interpreted as the result of a mere political censure or obliration. People of the jarid justify their amnesia of collective history by the existence of literacy : literate culture would have incited to a demission of tradition. This puts into question the definition of these maghrib societies as fundamentally oral societies.

Abstract FR:

Cette etude d'anthropologie historique est consacree aux representations du passe qui ont cours dans une soeicte du sud-ouest tunisien, le jerid. Elle analyse les motifs historiques majeurs qui composent le discours historique local : recits d'origine, legendes lignageres, legendes hagiographiques, fables sur le pouvoir souverain, litterature d'epopee. . . Elle tente de mettre en evidence le caractere essentiellement prive, lignager, de la rememoration historique, et l'absence au moins apparente d'une memoire de la "cite", memoire d'une histoire partagee. L'oubli peut s'interpreter comme un renoncement a une histoire particulariste, en vue d'une pleine integration a la nation, mais il revet egalement un caractere positif qui interdit d'y voir l'effet d'une simple censure ou d'une obliteration. Les jeridis justifient l'oubli de cette histoire dans la tradition orale par un report sur l'ecrit, par une demission collective au profit de la tradition lettree, ce qui incite a remettre en question la definition de ces societes maghrebines comme des societes essentiellement orales : l'ecrit y beneficie d'une legitimite ecrasante qui peut aller jusqu'a vider de son sens la notion de transmission orale.