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Catholiques belges et Rwanda : 1950-1964 : les pièges de l'évidence

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Jan. 1, 2013

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Institution:

Paris 1

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Au Rwanda, la question des relations interethniques ne s'est politisée qu'à la fin des années 1950, dans le cadre de la modernisation du pays, initiée avec l'adoption du plan décennal de développement en 1951. Les catholiques progressistes, démocrates-chrétiens, dirigeants et militants du Mouvement ouvrier chrétiens belges se sont engagés sur le terrain ou à Bruxelles pour préparer une décolonisation qui préviendrait toute pénétration communiste au Congo. Tous étaient anticolonialistes, antiracistes, pourfendeurs de la barrière des couleurs au Congo, de la ségrégation raciale aux États-Unis et de l'apartheid en Afrique du sud. Néanmoins, nombre d'entre eux ont soutenu de bonne foi les revendications et ensuite le gouvernement raciste de Kayibanda parce qu'ils ont, d'une part, pris pour un phénomène de transformation en classes sociales ce qui était en réalité le processus d'ethnicisation de la société rwandaise, d'autre part, assimilé la monarchie rwandaise à l'apartheid sud-africain. Tout cela, sur fond d'anticommunisme généralisé et d'espoir d'une révolution sociale à l'échelle planétaire. Pour l'occasion, ils se sont objectivement alliés à des officiers belges admirateurs du régime sud-africain et formés à l'école française de la guerre révolutionnaire, dont ils dénonçaient par ailleurs les objectifs et les méthodes en Algérie. Trop focalisés sur l'action de l'Église et des Missions, les chercheurs ont négligé l'influence des scientifiques, économistes, anthropologues et démographes de l'Institut pour la recherche en Afrique centrale (IRSAC) dans la fabrication de l'image falsifiée que les Belges se faisaient de la société rwandaise.