thesis

Négociants et marchands de Bordeaux de la guerre d’Amérique à la restauration (1780 -1830)

Defense date:

Jan. 1, 2006

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Institution:

Paris 4

Abstract EN:

This social study on Bordeaux merchants and tradesmen is based upon the use of archives from fiscal, revolutionary and above all notarial origins. Computerized cross studies of these with almanacs have enabled us to combine serial history with prosopography. From the 1780s to the 1820s, if trade and goods made up two distinct worlds, they also kept close contacts and interpenetrated each other quite a lot. The structures remained exactly the same before and after the Revolution. What is striking is the multitude of companies, the reign of micro-firms and of the – often ephemeral - individual ventures. Yet the businessman was never quite alone but could always count on relatives and geographical or religious support. These were as much a safeguard as an essential aspect of commercial strategies. For these people, the revolution led to a period of undeniably bad times with the loss of St Domingue, state interventionism, the Terror and perpetual maritime war which combined their effects to hit port activity very hard. But that period was also one of complete renewal of the participants, a proof of the extraordinary dynamism of a society able to rebuild itself, crisis after crisis, be it because of bankruptcies, competition, giving up or safer investments, when it was not imprisonment or even death. Moreover, these years were favourable to the seeking out of new markets and also to real achievements, a lot more so than has been commonly thought. In the 1820s, the financial situations as much as the improvements in the ways of life, are clear signs of the strength of a merchant upper middle class which has reached a leading position and has actually superseded the aristocracy.

Abstract FR:

Cette étude sociale des milieux du commerce bordelais se fonde sur l’utilisation d’archives fiscales, révolutionnaires et surtout notariales. Leur croisement informatique avec les almanachs a permis de marier histoire sérielle et prosopographie. Des années 1780 aux années 1820, négoce et marchandise constituent deux mondes distincts, mais deux mondes qui entretiennent des relations serrées et s’interpénètrent assez largement. La continuité des structures de part et d’autre de la Révolution est totale. Ce qui frappe, c’est le pullulement des sociétés, le règne de la micro-entreprise, le primat de l’aventure individuelle et souvent éphémère. Mais l’isolement de l’entrepreneur est compensé en permanence par le soutien des parentés, les solidarités géographiques et religieuses, filet de sécurité et aspect essentiel des stratégies commerciales. Pour ces milieux, la Révolution ouvre un temps de malheurs indéniable où perte de Saint-Domingue, dirigisme, Terreur et guerre maritime perpétuelle conjuguent leurs effets pour atteindre cruellement l’activité portuaire. Mais l’époque est aussi celle d’un formidable renouvellement des acteurs, signe du dynamisme extraordinaire d’une société marchande capable, crise après crise, de reconstituer des effectifs massacrés par la concurrence, les faillites, les abandons, le repli vers la rente, l’emprisonnement ou la mort. En outre, ces années sont propices à la prospection de nouveaux marchés et aux réussites, bien plus qu’on ne l’a cru longtemps. Dans les années 1820, les niveaux de fortune, comme les progrès de l’art de vivre, prouvent la consolidation d’une bourgeoisie marchande qui occupe désormais la première place devant la noblesse.