thesis

L'industrie et le commerce maritime du cuir en Bretagne au XVIIIe et dans la première moitié du XIXe siècle (v. 1700-v. 1830) : l'intégration d'une industrie et de ses acteurs dans l'espace économique français

Defense date:

Jan. 1, 2005

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Institution:

Rennes 2

Abstract EN:

Leather manufacturing appears as an old industry, mainly established in peripheral regions of France, along borders and seashores, as in the case of Brittany where it particulary expanded during the modern era. Nets as well as local and international links prove that tanneries belonged to the proto-industrial structures, although integrating various resources at the same time. Breton made leathers were sent all round the Atlantic ocean. They were then most of the time sold in Bilbao, Lisbon and as far as Portuguese colonies. Manufacturers and merchants made big fortunes through this activity. They stayed wealthy until the end of the "Ancien Régime" (1789), taking advantage of royal privileges which helped their products compete on the international markets. Though, while this industry was more and more attracted by sea trade, French monarchy gradually increased national norms and control proceedings, allowing for instance a few manufactures in Brittany to raise State subsidy. Not only did these experiences fail, but also tanneries were deeply affected when France was isolated by British maritime blockade throughout the Revolution and the Empire. If one could think that trade would take up again after the "Restauration" (1815), the manufactures never regained prosperity but started to decline, although they often survived as a significant part of Breton industrial landscape

Abstract FR:

La fabrication du cuir est une industrie ancienne, implantée dans les régions périphériques de la France, sur les frontières terrestres et maritimes du pays, notamment en Bretagne où elle connaît, durant l'époque moderne, un développement important. Ses réseaux, aux ramifications locales et internationales, montrent que la tannerie est une activité qui, bien que majoritairement proto-industrielle, intègre des ressources multiples. Les cuirs produits s'insèrent dans les courants d'échanges atlantiques et se négocient surtout à Bilbao, Lisbonne et même dans les possessions coloniales portugaises. Cette industrie, florissante jusque dans les dernières années de l'Ancien Régime, est à l'origine de fortunes souvent considérables, car les tanneurs bénéficient de privilèges qui rendent leurs cuirs compétitifs sur les marchés internationaux. Cependant, alors que leur activité est entièrement tournée vers le commerce maritime, la monarchie met progressivement en place, au cours du XVIIIe siècle, une politique mercantiliste de plus en plus normative. Quelques manufactures aidées par l'Etat voient ainsi le jour en Bretagne, mais ces expériences restent des cas isolés. Lors de la Révolution et de l'Empire, les tanneries privées de leurs débouchés traditionnels par voie de mer, traversent une période de crise. La reprise apparente du commerce, lors de la Restauration, ne marque pas le retour à la situation pré-révolutionnaire, mais le début d'un lent déclin, sans que les tanneries ne disparaissent pour autant du paysage industriel breton.