thesis

Les sœurs augustines, le pouvoir et l'hôpital en France : du Concordat à Vatican II

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Valenciennes

Directors:

Abstract EN:

As "true" nuns who were cloistered, the Augustinian Sisters ruled over the General Hospitals in one third of the dioceses under the Ancien Régime. But in the 19th century, the harsh ethical and social requirements that constituted the strong points of the Augustinians became their weak ones. Their identity which had remained indefinite for centuries since it was based on the sole Augustinian Rule isolated them as it grew stronger. Around 1850, under the pressure of the State, 4 congregations with a Mother Superior started to stand out among the hundred of independent communities: Cambrai, Meaux, Arras, Marseille. But their strongholds were more numerous: Orleans, Amiens, Coutances and also in Paris, Dieppe, Loches. The clashes with the hospitals' administrators were tough as in Troyes or Meaux. The arduous instoration of the Third Republic seemed to toll the end of the congregations. The secularization partly spared the hospitallers but the made up image of an outmoded Sister still lingered. It seems that the professionalization of hospital cares was not an obstacle. However, the decline of the congregations was conspicuous especially from the 1970's. Two federations appeared: the one of the regular canonesses the Miséricorde de Jésus in 1946 and the federation of the Augustinian Sisters of France in 1970. Their disappearing occured in general indifference. A mobilization of historians as well as of the clergy is necessary to preserve the secular memory of these nuns but also to take their message into account in a period when the tenets of the French health system are set in question.

Abstract FR:

« Authentiques » religieuses, cloîtrées, les sœurs augustines règnent en maître, sous l'Ancien Régime, dans les hôtels-Dieu d'un tiers des diocèses. Mais, au XIXe siècle, les dures exigences éthiques et sociales, qui faisaient la force des augustines sont devenues des faiblesses. Leur identité, floue durant des siècles, car reposant sur la seule Règle de Saint Augustin, les isole à mesure qu'elle se renforce. Au milieu du XIXe siècle, sous la pression de l'Etat, quatre congrégations à supérieure générale émergent de la centaine de communautés indépendantes, Cambrai, Meaux, Arras et Marseille. Mais leurs fiefs sont plus nombreux : Orléans, Amiens, Coutances et une présence forte à Paris, Dieppe et Loches. Localement, les épreuves de force entre les communautés et les administrateurs hospitaliers ont été très dures comme à Troyes ou à Meaux. La laborieuse installation de la IIIe République semble sonner le glas des congrégations. La laïcisation épargne en partie les hospitalières mais l'image fabriquée d'une religieuse dépassée persiste ; de plus il apparaît que la professionnalisation des soins n'a pas été pour elles un blocage. Cependant, le reflux des congrégations est manifeste, surtout à partir des années 1970. Deux fédérations voient le jour, celle des chanoinesses régulières de la Miséricorde de Jésus dès 1946 et la fédération des sœurs augustines de France en 1970. Leur effacement s'effectue dans l'indifférence générale. Une mobilisation des historiens ainsi que du clergé, est nécessaire pour préserver la mémoire séculaire de ces religieuses mais aussi pour se pencher sur leur message à une époque où les fondements du système de santé français sont remis en cause.