Marseille et sa classe dirigeante à la Renaissance (env. 1460 - env. 1560). D'une principauté méditerranéenne au royaume de France.
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Until 1481, Marseilles is a part of an independant state, the county of Provence and it’s the biggest city, even if it’s not the capital. But, in 1481, the last count of Provence died without a son and he gives in his testament all his goods and territories to the king of France Louis XI. After that, Marseilles, like the rest of the former county is integrated in the French royal domain. But, in Provence the cultural and political structures and practices are different from the kingdom of France, and Marseilles belongs to a politico-cultural space where the political life is influenced by the model of “commune”, we can also see in the north of Italy. My aim in this thesis is to study the mobility between a politico-cultural space influences by the counts of Provence and the political structures and culture of the “commune” to a politico-cultural space dominated by the king of France thanks to a structure called “bonne ville”. I decided to study the council of the city which is the main structure of the municipal power and the leaders who are in this council in order to see the modifications after 1481 about the culture and the identity of this ruling class. I propose with this thesis an essay of cultural history of the municipal power. Each city is a political system, where different powers coexist. Those powers move and fix themselves towards the other ones. In the 1st part, I study how the municipal power becomes the most important one in Marseilles during the reign of René the 1st of Anjou. Then, in the second part, I study the leaders of the council, the foundations of their power and the modifications after 1481. Finally, in the 3rd part, I study the new ambitions of the leaders of Marseilles which lead in the 17th century to build a real thalassocracy in the Mediterranean world.
Abstract FR:
Jusqu’en 1481, Marseille fait partie d’un Etat indépendant, le comté de Provence et en est la plus grande ville sans en être toutefois la capitale. Or, en 1481, le dernier comte de Provence meurt sans héritier et il lègue l’ensemble de ses territoires au roi de France, Louis XI. Cependant, en Provence, les structures et pratiques politiques sont différentes du royaume de France, et Marseille appartient à un espace politico-culturel méditerranéen où la vie politique des villes est marquée par le modèle de la commune, également présent en Italie du nord et du centre. L’objectif de cette thèse est d’observer le passage d’un espace politico-culturel marqué par l’héritage des comtes de Provence et des cadres politiques de la commune à un espace politico-culturel dominé par le roi de France, où la relation entre le souverain et les villes s’inscrit dans le cadre de la « bonne ville ». Pour mener à bien ce travail, nous avons choisi de nous intéresser au conseil de ville, qui est la pièce maîtresse du pouvoir municipal, et à ses membres, afin d’observer les mutations introduites par ce transfert de souveraineté. Nous avons décidé de voir ces mutations en ce qui concerne la culture et l’identité du groupe dirigeant de la ville afin de s'inscrire dans une histoire culturelle du pouvoir municipal. Toute ville peut se définir comme un système politique où différents pouvoirs coexistent et se réajustent en permanence les uns par rapport aux autres au gré des événements et des changements qui peuvent surgir. La première partie examine les réajustements aux XIVe et XVe siècles à Marseille, qui permettent au pouvoir municipal de devenir dominant à Marseille face aux autres pouvoirs sous le règne de René Ier d’Anjou (1434-1480). La deuxième partie étudie les hommes à le tête du conseil de ville, les fondements de leur pouvoir et leurs modifications autour du rattachement de 1481. Enfin, la dernière partie examine les changements de culture et d’identité du groupe introduits par le transfert de souveraineté et les nouvelles ambitions en Méditerranée du groupe dirigeant, qui jettent les bases d’une véritable thalassocratie qui s’épanouira au XVIIe siècle.