Jean Hennessy (1874-1944) : itinéraire militant d'un politique entre milieux réformateurs et réseaux d'influence
Institution:
Bordeaux 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Descended from the upper middle business class, heir to a conservative and liberal political dynasty, Jean Hennessy went into politics with the support of a clientele. At the legislative elections of 1910, he won elections to the district of Barbezieux in Charente which he kept for five terms before his parliamentary career in the Alpes-Maritimes. But defending a reforming vision based on the professional representation within the regional environment and on the federalist principle, he disengaged himself from the family political heritage and presided over various groups of opinion as the League of regionalist action and the League for the organization of the SDN. With his commitment he connected with the circle of the moderate left for which he financed two news agencies, L'Oeuvre and Le Quotidien. A man skilled in manoeuvring between friends and established groups, he obtained some political success in the Twenties, personally contributing to the electoral victory of the Left Wing Coalition in 1924. From 1928 to 1930, he was a Minister for Agriculture in the Poincaré, Briand and Tardieu cabinets. His political isolation, following his involvement in the Hanau crisis and serious setbacks, induced him to radicalize his projects of reform. He then founded the social-national party (1933-1936), moving towards bringing legitimacy to his beliefs. In spite of several changes on the political chess-board, Jean Hennessy remained nevertheless faithful to his regionalist and federalist ideals which he still tried, at the twilight of his life, to promote around maréchal Pétain.
Abstract FR:
Issu de la grande bourgeoisie du négoce, héritier d'une dynastie politique conservatrice et libérale, Jean Hennessy entre en politique avec l'appui d'un réseau de clientèle. Aux élections législatives de 1910, il fait la conquête de la circonscription charentaise de Barbezieux qu'il conserve durant cinq mandats avant d'achever sa carrière parlementaire dans les Alpes-Maritimes. Mais défendant une vision réformatrice fondée sur la représentation professionnelle dans le cadre régional et sur le principe fédéraliste, il se dégage rapidement de l'héritage politique familial et préside divers groupes d'opinion comme la Ligue d'action régionaliste et la Ligue pour l'organisation de la SDN. Son engagement militant le met au contact avec le milieu de la gauche modérée dont il finance deux organes de presse, L'Oeuvre et Le Quotidien. Homme d'influence habile à manœuvrer dans des réseaux croisés d'amitiés et de solidarités, il obtient quelques succès politiques dans les années vingt, contribuant personnellement à la victoire électorale du Cartel des gauches en 1924, puis occupant le ministère de l'Agriculture de 1928 à 1930. Mais son isolement politique consécutif à son implication dans l'affaire Hanau et à plusieurs revers électoraux le conduit à radicaliser ses projets de réforme de l'Etat à partir de 1933. Il effectue, à la tête du parti social-national, un nouveau glissement qui achève de brouiller la lisibilité de son itinéraire. En dépit de plusieurs opérations de reclassement sur l'échiquier politique, Jean Hennessy reste néanmoins fidèle à ses idéaux régionalistes et fédéralistes qu'il tente encore, au soir de sa vie, de promouvoir auprès du maréchal Pétain.