Une question d'Etat et de société : violence et criminalité en France à la fin du Moyen-Age
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Paris 1Disciplines:
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Les archives judiciaires du parlement, de la chancellerie, de la prévôté de Paris, ont une signification politique autant que sociale. Le crime est perçu sous un double aspect : celui d'une souillure dans une société traditionnelle, mais aussi celui d'un désordre dans un espace que le développement de l'Etat dilaté jusqu'aux frontières du royaume. La crise et la guerre contribuent a manipuler le crime. Les lettres de rémission de la chancellerie royale, traitées par l'informatique, permettent une approche quantitative. Les criminels appartiennent a la population ordinaire. Ce sont essentiellement des hommes qui agissent sans réelle distinction de lieux, d'âges, de conditions sociales et de tempéraments. Le crime se déroule en pays de connaissance, faisant intervenir des solidarités de sang et d'alliance qui unissent l'amour naturel, auxquelles s'ajoutent des relations de type contractuel. Dans ce monde clos que fissure la haine, des rituels collectifs et des lois tacites régulent la violence. Quand celle-ci éclate, elle n'est pas gratuite. L'homicide qui constitue plus de la moitié des crimes gracies répond à un enchaînement de gestes et de paroles en tête desquelles vient l'injure sexuelle. Même dans les pays du nord de la Loire, il existe un code de l'honneur encore vivace qui n'est pas réservé à une élite. La hiérarchie des crimes le confirme. Les crimes de sang, réponse à l'honneur blessé, sont les plus faciles a gracier tandis que les crimes contre le sacre sont difficilement rémissibles. Néanmoins le pouvoir royal reste encore fonde sur le couple miséricorde - rigueur de justice, même si la peine de mort tend à se définir.