thesis

Le défi de l’enracinement napoléonien entre Rhin et Meuse (1810-1814). Étude transnationale de l’opinion publique dans les départements de la Roër (Allemagne), de l’Ourthe (Belgique), des Forêts (Luxembourg) et de la Moselle (France)

Defense date:

Dec. 16, 2013

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Institution:

Paris 4

Authors:

Abstract EN:

Owing to its Franco-German nature, this historical study, which analyses the Napoleonic system’s implantation between Rhine and Maas (1810-1814), differs from the numerous studies devoted to public opinion since the 19th century. It is different in the sense that it innovatively sets out to address, from a comparative angle and within a transnational framework (France, Germany, Belgium and Luxembourg), the question of the part played by public opinion between climax (1810) and fall (1814) of the Napoleonic regime. By means of ‘Histoire croisée’, I have identified a certain number of fields which seem to have been, under the Napoleonic Empire, quite contentious issues. From this study emerges, first of all, that structural elements, independent of economic cycles and Napoleonic policies alike, curbed the new regime’s rooting. Instead, the latter was hampered both by cultural gaps and the memory of the preceding rule of the ‘Ancien Régime’ (Prussia, Austria). Second, the elements concerning the polity (centralisation, social order and economic system) reveal to what extent, independent of both structural elements and the economic situation, the Napoleonic regime succeeded, or failed to succeed, in being progressively accepted by ‘old Frenchmen’ as well as by ‘new Frenchmen’, i.e. those who had become annexed by the Republic and then found themselves being subjects of the Empire. Finally, the economic factors are addresses, independent, once again, of the previous ones. Leaving behind histories traditionally nationalist in tone, the present thesis may be considered as a Western European History on public opinion during the Napoleonic era.

Abstract FR:

Posant la question de l’enracinement napoléonien entre Rhin et Meuse (1810-1814), ce travail est, du fait de sa nature franco-allemande, différent des nombreuses études consacrées, depuis le XIXe siècle, au traitement de l’opinion publique. Il l’est également dans la mesure où il se fixe pour objectif de répondre, de manière comparative et dans un cadre transnational (France, Allemagne, Belgique, Luxembourg), à la question du rôle joué par l’opinion publique dans l’apogée du régime napoléonien (1810), puis dans son effondrement (1814). Au moyen de l’approche prônée par l’Histoire croisée, nous avons dégagé un certain nombre d’indices qui, sous l’Empire, nous semblent avoir été autant de pommes de discorde. De cette étude, il ressort tout d’abord qu’il existait des éléments structurels constituant, indépendamment de la conjoncture économique et de la politique napoléonienne, un frein à l’enracinement du nouveau régime. Il s’agit du fossé culturel et du souvenir des dominations d’Ancien Régime (Prusse, Autriche). Ensuite, les éléments relatifs à la politique (centralisation, ordre social, système économique) révèlent en quoi, indépendamment des structures et de la conjoncture, le régime napoléonien parvenait ou non à se faire progressivement accepter aussi bien des « anciens Français » que des « nouveaux Français » vivant dans les départements réunis. Enfin, les éléments conjoncturels se devaient également d’être abordés, indépendamment des précédents. Dans l’optique que soit définitivement tournée la page exagérée des histoires nationalistes, nous nous sommes attachés à écrire ce que l’on pourrait finalement considérer comme une Histoire ouest-européenne de l’opinion publique à l’époque napoléonienne.