Municipalité et culture au XXe siècle : des beaux-arts à la politique culturelle : l'intervention de la municipalité de Dijon dans les domaines artistiques et culturels (1919-1995)
Institution:
DijonDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
A survey of nearly a century of municipal involvement in the artistic and cultural domains reveals both periods of change and continuity. The chronological development of the cultural policies adopted by Dijon can be considered as representative of what happened in the other regional capitals of France. Following on traditions originating in the nineteenth century, the influence of the municipal authority is already perceptible in the early part of the twentieth century, but it was only in the 1960s that a "cultural policy" properly so called began to be formalised. The 1970s, and still more the 1980s, were marked by major qualitative and quantitative developments in the cultural policy. Although remaining a priority throughout the six years following the 1985 election, cultural policy was neglected when the next administration made social problems their main preoccupation. Dijon offers some distinctive features however. For example, the importance of the association bourguignonne culturelle which, for almost thirty years, played a monopolistic role while remaining relatively independent from municipal control.
Abstract FR:
Le regard de l'historien sur près d'un siècle d'interventions municipales dans les domaines artistiques et culturels permet de mettre en évidence les ruptures et les continuités. La politique culturelle de la ville de Dijon peut être considérée, dans son développement chronologique, comme un exemple représentatif des capitales régionales françaises. Si la présence municipale est sensible dans le premier vingtième siècle, marquée par de fortes continuités avec le XIXe siècle, il faut attendre la fin des années soixante pour assister à la formalisation d'une véritable "politique culturelle". Les années soixante-dix et surtout les années quatre-vingt sont marquées par une forte montée en puissance qualitative et quantitative. Priorité du mandat 1989-1995, la politique culturelle s'efface ensuite quelque peu devant les impératifs sociaux. Dijon présente cependant quelques spécificités : la place essentielle de l'association bourguignonne culturelle qui pendant près de trente ans occupe une situation de monopole tout en restant relativement indépendante de la municipalité, la relative absence de l'état confortée par une volonté d'autonomie municipale assez nette à partir de la fin des années soixante-dix, le poids du secteur patrimonial à la fois contrainte mais aussi avantage désormais valorise, enfin une philosophie libérale non démentie depuis 1971 qui fait pronostiquer par certains acteurs une absence de politique culturelle. Reste qu'au-delà de ses spécificités, la tendance est depuis une décennie à l'homogénéisation par rapport aux politiques impulsées par les autres villes françaises voire européennes.