De l'observation sociale à l'observation de soi : analyse des mémoires envoyés à l'Académie des sciences morales et politiques lors du premier prix Beaujour sur la misère (1834-1839)
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In 1834, the academy of moral and political sciences launched a competitive examination for the beaujour prize, about the social question: "determining what is poverty in various counties and what signs reveal it. Finding out its roots". Up to 1839, the academy was sent twenty-seven papers. This analysis deals with the twenty-five manuscripts which got no prize nor any publication. Thanks to their participation, the candidates contributed to the social observation, but rather than inquiring, they gave an account of the signs of poverty and also, their point of view concerning its causes and, finally, the ways of solving it. Their analyses were divided into two antagonistic poles: the poor are or are not responsible for their condition. Consequently, the signs of poverty described, showed suffering or monstruosity ; their roots could be found in virtue crushed by some unfavourable economic conditions or in vice at a natural state. In order to develop their analysis, the candidates combined observation from their own experience and reading. They studied the first reports and books from political and social economists. In this way, this research also analyses the procedures of the self-taught culture, the social ambitions and the attitudes towards learned people. The moderate ambitious are those of the happy medium and well-being.
Abstract FR:
En 1834, l'académie des sciences morales et politiques lance un concours pour le prix Beaujour intéressant la question sociale : "déterminer en quoi consiste et par quels signes se manifeste la misère en divers pays. Rechercher les causes qui la produisent. " jusqu'en 1839, l'académie reçoit 27 mémoires. Cette étude analyse les vingt-cinq manuscrits qui n'auront aucun prix ni aucune diffusion. Les candidats contribuent par leur participation à l'observation sociale mais plutôt que de mener une enquête, ils livrent leurs témoignages sur les signes de misère et leurs opinions sur les causes et les moyens d'y remédier. Leurs analyses se répartissent schématiquement entre deux pôles antagonistes : le pauvre est ou n'est pas responsable de son état. Dès lors les signes de misère décrits évoquent la souffrance ou la monstruosité, les causes ont pour origine la vertu étouffée par les conditions économiques défavorables ou le vice à l'état naturel. Afin d'élaborer leur analyse les candidats combinent l'observation liée à leur expérience et la lecture. Ils étudient les premières enquêtes et les ouvrages des économistes politiques et sociaux. Ainsi, cette recherche analyse également les procédures de la culture autodidacte, les ambitions sociales et les attitudes à l'égard des détenteurs du savoir. Les ambitions modérées sont celles du juste milieu et du bien-être. Les attitudes adoptées mettent en évidence une forte aspiration à l'ascension sociale grâce à l'acquisition du savoir.