Mise en scène et mise en corps de l'image et du son dans le "Dieu noir et le diable blond" de Glauber Rocha
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The semiological film approach generally separates the text from the subject (real or imaginary) that keeps a film in operation, thus permitting the study of significant units. However, the succession and operating mode of such units remain obscure as long as author and spectator are set apart from the field of both image and sound. The analysis of Glauber Rocha's "black God, white devil" shows that, in at least some movies, the subjects acting behind the camera and in front of the screen exchange bodies to give what is shown and heard a sense. Hence, the filmical experience informs the cinematic, and it is not sure than an author should, or even could, eliminate all mark of himself from the film to make that wich he tells be received, nor that cinema acts another way than by alluding to pre-oedipian experience that founds verbal langage. Thus, the cognitive, pragmatical, ideological, etc. Data to which semiology has long limited signification should be completed by symbolic data that refer to the body and its image.
Abstract FR:
La séparation radicale entre les textes d'une part et leurs instances narratrices et spectatrices d'autre part que la sémiologie a introduite dans la théorie du cinéma permet d'analyser les films par unités signifiantes. Cependant, l'enchainement et le mode d'action de ces unités restent obscurs tant que l'on rejette auteur et spectateur hors du champ du spectacle, hors du champ de l'image et du son. L'analyse de "le Dieu noir et le diable blond" de Glauber Rocha montre que, dans certaines œuvres, les sujets impliqués derrière la caméra et devant l'écran se prêtent mutuellement leurs corps pour donner sens à ce qui est vu et entendu. L'expérience filmique informe l'expérience cinématographique : il n'est pas certain que l'auteur doive ou même puisse effacer toute trace de lui-même de son film pour que ce qu'il y dit soit perçu, ni que le cinéma fonctionne autrement qu'en réactivant l'expérience pré-œdipienne qui institue le langage verbal. Ainsi, aux données cognitives, pragmatiques, idéologiques, etc. , auxquelles la sémiologie du cinéma a longtemps limité la signification devraient s'ajouter des données symboliques en rapport avec le corps et son image.