thesis

Les relations judéo-musulmanes au Maroc de 1859 à 1948

Defense date:

Jan. 1, 1992

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Institution:

Paris 1

Disciplines:

Abstract EN:

An increasing gap became the main feature of muslim-jewish relations in Morocco from mid-nineteenth century onwards. This process was part of a more general change that affected moroccan state and society. Colonial pressures, integration of the country into the world market, interference of european and american jewish associations, and successive years of devastating drought had determining effects in this regard. Particularly corrosive were also the capitulary privileges granted to upper groups of the jewish communities. Under the protectorate regime, this situation was accentuated by the modernisation of the country's economy, the creation of new means of communication, the "native policy" followed by the colonial authorities, and the deep changes that followed the second world war. A general tendancy to economic marginality, disappointment of the "evolues" who expected french or spanish naturalisation, and defiance towards muslim nationalists prevailed amongst the moroccan jews during this period. These conditions paved the way to their zionisation and, subsequently, transfer of most of them to israel after 1948.

Abstract FR:

Les relations entre juifs et musulmans au Maroc ont évolué à partir du milieu du dix-neuvième siècle dans un contexte marque par l'intensification des pressions coloniales, l'insertion accrue du pays dans le marché mondial, les interventions multiformes de grandes associations juives d’Europe et d'Amérique, et la succession de cycles dévastateurs de sècheresse. Distanciation et ruptures en ont été les traits majeurs. Fort déterminants furent en particulier à cet égard l'octroi de privilèges capitulaires aux strates supérieures des communautés juives et les excès commis par leurs bénéficiaires. Sous le protectorat, le processus de corrosion des fondements des rapports intercommunautaires ne fit que s'accentuer sous l'effet de la modernisation de l'infrastructure et de l'économie du pays ainsi que de la "politique indigène" suivie par la résidence générale et le haut-commissariat espagnol. La stagnation des masses juives dans des mellahs de plus en plus surpeuples, la déception des "évolués" israélites ayant vainement réclamé leur admission dans la cite française ou une naturalisation espagnole, leurs méfiances envers les nationalistes musulmans, et la vanité des appels de ces derniers a une lutte commune contre le régime colonial facilitèrent la sionisation des populations juives et leur transfert en Israël.