thesis

Origines, conditions et perspectives idéologiques de l'enseignement du cinéma dans les lycées

Defense date:

Jan. 1, 2001

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Institution:

Toulouse 2

Directors:

Abstract EN:

This study is centered around the creation of cinema sections in highschools which were instituted in 1984 in fourteen schools and then extended to a hundred because these sections served as an experiment for new pedagogical techniques as well as for new institutional structures. Our first part examines to what degree the creation of these classes resulted from the 1981 political cahnges in the French Department of Education and in the Ministry for the Arts, in universities, clubs and even in the sphere of professional cinematography. We then turn to the specific concepts and frameworks born from the teaching of cinema, which have not always been foreseeable. Our second part offers a historical exploration of the political and cultural factors behind the 1984 decision. In this perspective, we go back to the relationship between cinema and schools while highlighting historical Landmarks such as Freinet's 1927 pedagogical method and the various approaches brought forth by the Résistance or the events in May 1968. We present the protagonists of this evolution, ranging from the origins of pedagogical innovations to post-war cinephiles including the contribution of semiotics after 1965. Not withstanding the great vitality of post-war film societies, we note that on an institutional level nothing truly has come to anything. However, during the 70's, several isolated experiences are noteworthy stepping stones for the future although suffering from lack of support alternatively with indifference on the part of the Ministries. Our third part analyses, through the official texts and pedagogical documents, the three different ideological models used for the teaching of cinema since its creation in 1984. The first one adapts the slightly over-simplified rigor applied to the teaching of French labelled ± methodic reading α to cinematography. The second one, which aims at diluting cinematography in the less clearly defined audiovisual domain, was conceived around the fine arts, according to the subversive stance which this discipline took around 1970 in order to redefine and strengthen itself. The third one, connected to the concept of cinephile as it was enacted through the choices made in ± Les Cahiers du cinéma α and reasserted between 1951 and 2001, highlights achievement and heritage in a teaching perspective. We perceive the current importance of this school of thought through the rôle played by Alain Bergala in the creation of the new PAC cinema classes since 2000.

Abstract FR:

L'étude est organisée autour de la création des options-sections cinéma en lycée-instituée en 1984 dans quatorze établissements, puis étendue à une centaine-parceque ces sections ont servi de laboratoire à la fois pour de nouvelles pratiques pédagogiques et pour de nouveaux fonctionnements institutionnels. Une première partie envisage ce que doit cette création aux répercussions du changement politique de 1981 dans les ministères de l'Education et de la Culture, à l'université, dans les ciné-clubs, et même dans le monde du cinéma. Elle observe ensuite les formes de socialité particulière auxquelles l'enseignement du cinéma a donné naissance, et qui n'étaient pas toujours prévisibles. Une deuxième partie propose une archéologie politique et culturelle de la décision de 1984. Elle retrace pour cela l'évolution des rapports entre le cinéma et l'école, en marquant la valeur des temps forts que constituent la pédagogie Freinet en 1927, les orientations issues de la Résistance ou de Mai 68. Elle présente les acteurs de cette histoire, qui vont des tenants de l'innovation pédagogique aux cinéphiles de l'après-guerre, auxquels s'ajoutent à partir de 1965 les sémiologues. On constate que, sur le plan institutionnel, rien n'aboutit alors vraiment, si on met à part l'extraordinaire vitalité des ciné-clubs scolaires d'après-guerre ; on note cependant dans les années 70 quelques expériences isolées, jalons pour le futur, et connaissance des affres du soutien et de l'indifférence ministériels alternés. Une troisième partie analyse, dans les textes officiels et les documents pédagogiques, les trois courants idéologiques qui ont été actifs pour l'enseignement du cinéma depuis sa création en 1984. Le premier transpose au cinéma la rigueur teintée de schématisme définie dans l'enseignement du français sous le nom de "lecture méthodique". Le second, qui tend à diluer le cinéma dans la nébuleuse de l'audiovisuel, s'est élaboré autours des arts plastiques, selon la problématique "subversive" que la discipline s'est donnée vers 1970 pour se refonder et gagner en puissance. Le dernier, relatif à la cinéphilie telle qu'elle s'est incarnée à travers les choix des "Cahiers du cinéma", réaffirmés de 1951 à 2001, met l'accent, pour l'enseignement, en même temps sur la réalisation et sur le patrimoine. On perçoit l'importance actuelle de ce courant au rôle que joue Alain Bergala depuis 2000 dans la création des nouvelles classes à PAC cinéma.