Subversion et utopie chez Jean-luc Godard, d'après Pierrot le Fou : l'entre et l'ailleurs
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This analysis of Jean-Luc Godard’s film “Pierrot le Fou” makes use of linguistic, semiotic and psycho-analytic tools. This approach avoids external references: it is the object itself which has determined the structure and organization of my work. A film takesform and remains only in one’s memory, and this fact creates serious misinterpretations. A rigourous descriptive treatment is therefore called for. Book One is a review of the discourses which cut across one another in “Pierrot le Fou”. The combination of heterogeneous elements (images, sound, words, texts) is studied by focusing on the construction of the narrative. Book Two attempts to grasp the creative movement in Godard’s work which wavers between desire and refusal, and between death wish and despair with life. On the one hand, he employs a strategy aimed at demolishing the existent discourses; on the other hand, he wants to bring into unexpected confrontation bits of life torn away from reality, and to make of them poetry. In “Pierrot le Fou” every detail is justified by its relation to other details and to the whole. The continual reference to poetry (Baudelaire, Rimbaud, Céline and to painting reveals the profound utopianism of Godard: this means renewing meaning in order to communicate at last. His demand is such that in order to bring Beauty into evidence, the film at any given moments seems to threaten to destroy meaning altogether. The appendices include the screenplay, as well as a diagram of the entire film: the technical details are show in their relation to the unfolding of the film. “Blockaus USA”, a short film by Le Hémonet, is treated in the same manner. This short which lasts 14 minutes is both in recognition of “Pierrot le Fou” and its pastiche; its inclusion makes it possible to introduce, in Chapter 3 of Book Two, a counterpoint in the analysis.
Abstract FR:
L’analyse de Pierrot le Fou, film de Jean-Luc Godard, convoque des outils linguistiques, sémiotiques, sémiotiques, psychanalytiques. L’approche évite les références externes : c’est l’objet qui suscite ma démarche et son organisation. Un film ne peut se fixer que dans notre mémoire, ce qui provoque de graves contresens dans l’analyse de films. Un descriptif rigoureux est donc nécessaire. Le « Livre I » passe en revue les discours qui s’entrecroisent dans Pierrot le Fou. La combinaison des éléments hétérogènes (images, sons, paroles, écrits) est étudiée à travers le dispositif de la narration. Le « Livre II » tente de cerner le mouvement de la création chez Godard, qui évolue entre désir et refus, espoir de la mort et déception de la vie. Stratégie et démolition des discours existants, d’un côté ; volonté de provoquer l’étincelle qui jaillira de rencontres inattendues entre les fragments arrachés à la réalité, de l’autre. Dans Pierrot le Fou, tout se justifie de lui-même de par sa relation structurelle au reste. La référence constante à la poésie (Baudelaire, Rimbaud, Céline) et à la peinture, révèle l’utopie profonde de Godard : il s’agit de renouveler le sens pour tenter de communiquer enfin. L’existence est telle que, pour susciter l’évidence de la Beauté, le film risque à tout moment l’annulation du sens. L’annexe propose un Découpage Dialogué, ainsi qu’un Diagramme qui offre un aperçu global de Pierrot le Fou : les données techniques sont mises en relation avec le déroulement du film. Blockhauss USA, un court-métrage de Le Hémonet, reçoit le même traitement. Ce court-métrage de 14 minutes, qui est à la fois un hommage à Pierrot le Fou et son pastiche, permet au Chapitre 3 du « Livre II » d’introduire un contrepoint à l’analyse.