Abstract FR:

Le pouvoir politique incarné par le général franco imposa dans les campagnes aragonaises un nouvel ordre et la constitution d'un encadrement politico-syndical. Les discours officiels imputaient le déclin des activités agro-pastorales à la guerre civile, à la conjoncture politique et à la sècheresse. Pourtant, l'élevage aragonais n'avait pas trop souffert de la guerre civile et les aléas climatiques n'étaient pas chose nouvelle. En revanche, l'interventionnisme étatique exacerbe par des mesures coercitives provoqua une baisse de la production et entretint une situation de pénurie. Ce ne fut que dans la deuxième partie des années cinquante que l'élevage régional releva la tête grâce a un assouplissement de l'interventionnisme étatique et a une élévation du niveau de vie, fruit d'une politique d'ouverture. L'essor de la branche agro-pastorale s'accéléra dans les années soixante et soixante-dix et se fit de façon sélective. Si la mécanisation entrainait une importante diminution du nombre d'équidés, la demande en produits laitiers et en viande bon marche fut à l'origine d'une intensification des productions bovines, porcines et avicoles. L'initiative privée était le principal moteur de ce phénomène, mais le pouvoir politique l'accompagna d'une série de mesures incitatrices. Le monde de l'élevage se transformait après deux décennies de stagnation. La transhumance pyrénéenne et les techniques de production extensives perdaient du terrain, les foires et marchés à bestiaux disparaissaient, les sociétés intégratrices se développaient et l'exode rural transformait les agriculteurs-éleveurs en citadins. Pendant ce temps la contestation politique s'organisait dans les campagnes.