Abstract FR:

L'esthetique du spectaculaire est d'ordinaire associee a l'oeuvre de fellini. Cette perspective conduit a determiner une categorie du corps dit << fellinien >>, essentiellement definie par les formes abondantes des acteurs. Un autre corps, plus discret mais nullement secondaire, traverse pourtant les films du cineaste italien. Saisi par le film qui ne se contente pas de le camper en personnage, il depasse la chair des acteurs, leur simple apparence qui compte moins que l'ensemble des relations dans lequel il est pris. Il montre sa capacite de diffusion, excede ses propres contours et devient alors un pur effet. Subtilement modele par le film, perpetuellement sous influences, il ne se manifeste pas dans sa seule representation et parvient a << faire presence >>. Le corps, dans l'oeuvre de fellini, a lieu au-dela des phenomenes visibles et sonores qui le fondent. Il ne peut etre definitivement localise. Il est le travail d'une limite toujours repoussee et se constitue dans la transformation. En revanche, il est possible de voir dans quel mouvement il s'implique en soulignant la reprise de certains elements fondateurs. Ambigu et paradoxal, constamment decale, il est issu d'un rythme expansif et contracte ; tensions contraires qui absorbent son actualite dans l'image et le conduisent a se soustraire du film et, a la fois, a s'y perdre. Cette etude cherche a rendre sensible ce corps a travers l'analyse detaillee de passages precis de l'oeuvre de fellini, des notti di cabiria (1957) a intervista (1987). Elle releve ses zones d'echanges, ses ecarts avec son environnement filmique quifaconnent son mode d'existence. Elle s'attache a definir sa multiplicite en suivant notamment ses << devenirs >> et ses variations a travers le temps du film.