thesis

D'un préjugé culturel à un préjugé racial : la politique indigène de la France au Canada

Defense date:

Jan. 1, 1999

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Institution:

Paris, EHESS

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Contrary to a deep-rooted historiographical myth, the French colonizers’ attitude towards Amerindians was not imbued with benevolence or consideration. The Amerindians were perceived as "savages", socially and culturally inferior to the Europeans; as such, they were first dispossessed of their territory. The failure of the policy of assimilation pursued by the French authorities then consecrated the idea of an immutable savage nature that could not be reformed. In the 18th century, there was an appeal to racial prejudice to explain and understand this failure, which favored the setting up of the Amerindians’ "naturalization" (eg the explanation of their behavior by nature) for political reasons. Their supposed nature was then instrumentalized with a view to various exploitations, the first being of an economic and military nature. The distortion of the native figure also took other turns, in function of the colonizers’ emotional, political and intellectual demands. However, because of an unfavorable situation - maintaining of the natives' sovereignty and British expansionism -, the French colonizers could never extend this exploitation as far as they wanted.

Abstract FR:

Contrairement à un mythe historiographique tenace, l'attitude des colonisateurs français a l'égard des amérindiens n'était en rien empreinte de bienveillance ou de considération. Les amérindiens étaient regardes comme des "sauvages", socialement, économiquement et culturellement inferieurs aux européens; comme tels, ils furent d'abord dépossédés de leur territoire. L'échec de la politique d'assimilation conduite par les autorités françaises consacra ensuite l'idée d'une nature sauvage immuable que rien ne pouvait reformer. Le recours au préjugé racial pour expliquer et comprendre cet échec favorisa, au XVIIIe siècle, la mise en place de la "naturalisation" des amérindiens pour des raisons politiques. Leur supposée nature fut alors instrumentalisée en vue d'exploitations diverses, dont la première était d'ordre économique et militaire. La défiguration de l'autochtone prit également d'autres tournures, en fonction des exigences affectives, politiques et intellectuelles des colonisateurs. En raison d'une réalité coloniale défavorable - maintien de la souveraineté des autochtones et expansionnisme britannique -, les colonisateurs français ne purent toutefois jamais étendre cette exploitation aussi loin qu'ils l'auraient voulu.