Les clients des Saints : Maladie et quête du miracle à travers les procès de canonisation de la première moitié du XVIIE siècle en France
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
With the rise of the counter-reformation, France was overrun, in the first half of the xviith century, by a kind of + climate for miracles (H. Platelle). This climate was spread by the revival of traditional sanctuaries, but also by living intercessors, and by the worship of which they became the objects after their death; it went with the renewed prestige attached to sainthood. Concerning the main charismatic figures of the catholic reconquest, this latter phenomenon has left significant traces: lives, and in some cases canonization trials. Though these sources are not infallible, they nevertheless constitute valuable documents regarding miracles: the testimony on this subject is our only source for in-depth information as to + popular ; reactions to the phenomenon of recent sainthood. These narratives also allow a closer analysis both of the reception of the saint's Fama by the faithful in their quest for the miracle, and of the quest itself in its constituent phases, from the experience of illness (which was by far the most frequent motive for invoking the saint) up to the miracle itself. The various aspects of the question have been examined on the basis of the trials concerning j. -b. Gault, mary of the incarnation (Mme Acarie) and Francois de Sales (the Orleans miracles). While the three waves of miracles documented in these trials (records of which are preserved in the vatican archives) all conform to different patterns, the audience is fairly homogeneous: the most striking element is the great number of young women, both among the witnesses and among the miraculously-cured patients. And these women suffer from the strangest diseases (swelling, paralysis, + melancholy ;). As for the cures themselves, they all follow almost identical mechanisms. All the patients experience their illness as a process of self-dispossession; only at the end of this process, once evil's dominion has been established in the body, may the sacred intervene.
Abstract FR:
Avec la montée de la Contre-Réforme, la France fut envahie, dans la première moitié du XVIIe siècle, par un véritable + climat miraculeux ; (H. Platelle). Ce climat était répandu par le renouveau de sanctuaires traditionnels, ainsi que par des intercesseurs vivants et par les cultes qu'on leur rendait après leur mort ; il allait de pair avec une nouvelle exaltation de la sainteté. Pour ce qui est des personnages charismatiques fondateurs de la reconquête catholique, ce dernier phénomène a laissé des traces certaines : des vies et, dans certains cas, des procès de canonisation-sources qui ne sont pas sans failles, mais qui représentent, a l'égard du miracle, une documentation précieuse : les témoignages portant sur ce sujet sont les seules sources à nous informer de façon plus approfondie sur les réactions + populaires ; face au phénomène d'une sainteté récente. De même, ces récits permettent d'analyser de plus près la réception de la Fama du saint par les fidèles en quête du miracle, ainsi que cette quête elle-même dans ses étapes constitutives, depuis l'expérience de la maladie (motif de loin le plus fréquent de l'invocation du saint) jusqu'au moment du miracle. Les différents aspects ont été abordés a partir des procès de j. -b. Gault, de marie de l'incarnation (Mme Acarie) et de François de Sales (miracles d'Orléans). Si les trois vagues de miracles documentés dans ces procès (conservés aujourd'hui aux archives du Vatican) obéissent chaque fois à une logique différente, le public de dévots est assez homogène : surprend surtout la forte présence de jeunes femmes aussi bien parmi les témoins que parmi les miraculés. Ces femmes sont atteintes des maladies les plus curieuses (enflures, paralysies, + mélancolies ;). En revanche, les mécanismes de la guérison ne différent guère selon les miraculés. Tous vivent leur maladie comme un processus de dépossession de soi, processus à la fin duquel seulement, le mal ayant assis son règne dans le corps, peut intervenir le sacre.