Histoire de la presse de télévision en France de 1950 à 1995
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
As far as audience and profits are concerned, tv magazines are the most flourishing elements of french press. Thus, the time had come to assess their part in the general history of french journalism as well as in popular culture. The first part of this work relates their dramatic boom from 1950 to 1995 and examines their intellectual and material production costs in order to explain their extraordinary profits. Relying on various interviews of tv magazines executives, the second part develop a sociological approach of those professionals, describing their specific rites and rythms. The third part is a discursive analysis of seven magazines. To assert its influence, each of them has to maintain a special relationship with the reader. It gives its own conditioned access to tv messages and in the same time increases and builds up the reactions of the viewers. Thanks to the letters column, in particular, real publics of + tv-readers ; take shape and get self- acquainted. Beyond this agora function, some magazines supposedly stand for audience and lobby tv authorities. The fourth part investigates about the collapsing power of french tv magazines at the end of the eighties : the sale of the biggest french tv channel, tf1, in 1986-1987 makes room to new financial and commercial links between tvs and magazines. As far as most columnists are concerned, those links mean extra duties and frustrations.
Abstract FR:
La presse de télévision représente actuellement le premier secteur de la presse française, tant par ses profits que par le nombre de ses lecteurs. L'heure était donc venue de réinscrire cette exceptionnelle réussite dans une histoire générale de la presse, d'une part, et dans une histoire du populaire, d'autre part. La première partie de ce travail retrace l'expansion de ce créneau de 1950 à 1995, et, grâce à un examen de ses couts de production intellectuelle et matérielle, explicite sa forte rentabilité. Fondée sur des interviews de journalistes ou de cadres administratifs du secteur, la seconde partie montre que leurs parcours et leurs références ne les distinguent guère de la majorité des journalistes français. Ils s'en démarquent néanmoins par des rites et des rythmes particuliers. L'homogénéité de ce milieu contredit l'extrême diversité des formules, que la troisième partie met en relief, grâce à une analyse discursive des principaux titres. Pour asseoir son influence, chaque magazine doit, selon un mode tout à fait spécifique, non seulement conditionner l'accès aux programmes, mais en outre amplifier et structurer la réaction des téléspectateurs à la télévision. La rubrique courrier favorise l'auto-reconnaissance de véritables publics de télé, lecteurs. Mais par-delà cette fonction d'agora, certains magazines s'érigent en contre-pouvoir des autorités télévisuelles en menant toutes sortes d’Operations de lobbying. Cependant, comme le démontre la quatrième partie, consacrée a l'évolution des relations entre la presse spécialisée et les chaines de télévision, cette fonction de contre-pouvoir se mue, à partir de la privatisation de tf1 (1986-1987), en une coopération commerciale ou financière, parfois mal vécue par les journalistes du secteur.