Mythes et réalités ferroviaires de l'Afrique intertropicale française des années 1880 aux années 1930
Institution:
Aix-Marseille 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
From the Freycinet programme (1879) up to the popular front (1936) the government of the third republic undertook a remarkable railway project in French intertropical Africa between the Senegal river and the banks of the Congo and also in the French colonies of the west part of the Indian ocean. Out of the 9869 kilometres situated in all the territories under the ministry of the colonies more than 5500 kilometres of single track one-metre wide railways were built. In answer to the number of deep and subtle mythical and ideological motivations together with obvious political and economic imperatives, more than 7 852 500 000 francs 1934-1936 were spent and thousands of African human lives were sacrificed. All these railway lines helped to overcome cultural, social, economic and political difficulties and favoured the birth of a new order. However, once the curtain had closed on the colonisation period, in every place where the railway expansion occurred, a new mentality and a new collective memory imposed themselves and the African as well as the Malagasy people gradually took over the railway. This would make one believe that the promethean mission of the “lay religion of the railway” has been accomplished.
Abstract FR:
Du programme de Freycinet (1879) au Front populaire (1936), la troisième république entreprit en Afrique intertropicale française, du fleuve Sénégal aux rives du Congo ainsi que dans l'océan Indien occidental français, une œuvre ferroviaire remarquable. Plus de 5 500 kilomètres de voies ferrées uniques et métriques furent établis sur les 9 869 de l'ensemble des territoires sous la tutelle du ministère des colonies. Pour répondre à de profondes et subtiles motivations mythiques et idéologiques tout autant qu'à d'évidences nécessités politiques ou économiques 7 852 500 000 francs de 1934-1936 furent dépensés et des dizaines de milliers de vies humaines africaines furent sacrifiées. Du Dakar - Saint-Louis au Saint-Benoît - Saint-Pierre en passant par l'Abidjan-Niger, le chemin de fer contribua à briser les résistances politiques, économiques, sociales et culturelles pour faciliter l'éclosion de l'ordre nouveau. Mais une fois jouée la pièce de la colonisation, partout où s'est exercée l'expansion ferroviaire, une mentalité nouvelle, une mémoire nouvelle se sont imposées et les africains comme les malgaches se sont peu à peu appropriés le train. À croire que la mission prométhéenne de la religion laïque ferroviaire a bien été accomplie.