thesis

Le cinéma postmoderne espagnol : Icíar Bollaín : réalisme et engagement d’une cinéaste humaniste : la libération de la femme comme dépassement des stigmates sexuels

Defense date:

Sept. 26, 2012

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Institution:

Toulouse 2

Abstract EN:

Right from her first films, Icíar Bollaín succeeded in showing that social criticism and film success are not incompatible. This goal was reached thanks to her capacity, in most cases, to build her narrations around characters, situations and daily atmospheres which were easily recognizable by the general public. Due to this, her filmography opens a broad spectrum of studies in the field of film analysis, from a sociological perspective. However, there is another level of denunciation in Icíar Bollaín's films which we are going to particularly focus our work on. Another aspect we would like to focus on and which is explicitly revealed and denounced by Icíar Bollaín, concerns cultural, social and economic conflicts and tensions generated by specific structures of power and domination Icíar Bollaín does not indulge into moralizing or documentary films. She analyzes these specific relationships between men and women, explores gender relationships and her films provide food for thought on gender, women’s empowerment, personal and collective solidarities.For the film director, it is only by transcending these sexual stigmata that united relations between the men and the women could be created thus allowing them to meet on an equal footing as true human beings. Through a more in-depth analysis, we can discern from Icíar Bollaín, a criticism of the spectator's scopic activity and the narcissism of the artistic creator, brought respectively closer to masculinity and to femininity. The true meeting between the two will only be able to occur provided that the spectator abandons his position as a passive viewer and feels ready to act and the author/movie director focuses on sharing rather than exhibiting his work.

Abstract FR:

Dès ses premiers films, Icíar Bollaín a réussi à démontrer que critique sociale et succès cinématographique ne sont pas incompatibles. Elle y est parvenue principalement grâce à sa capacité à construire ses narrations autour de personnages, de situations et d’ambiances quotidiennes facilement reconnaissables par le public. De ce fait, sa filmographie ouvre un large terrain d’études dans le domaine de l’analyse cinématographique, et dans une perspective sociologique. Néanmoins, il existe un autre niveau d’analyse dans le cinéma d’Icíar Bollaín, auquel nous allons nous intéresser tout particulièrement dans ce travail. C’est ce niveau subtil, moins évident, mais sans aucun doute présent, faisant référence aux conflits et aux tensions tant culturelles, sociales qu’économiques, générées par certaines structures de pouvoir et de domination que la réalisatrice dénonce. Sans nous proposer un genre de cinéma à "thèse" ou strictement documentaire, Iciar Bollaín démonte les mécanismes de ces relations de domination, surtout entre hommes et femmes et nous livre une magnifique réflexion sur la quête identitaire, les identités genrées, le processus de libération et les solidarités tant personnelles que collectives. Pour la réalisatrice, seul le dépassement des stigmates sexuels pourrait mener à des relations solidaires entre les hommes et les femmes, leur permettant de se retrouver vraiment en tant qu’êtres humains. En approfondissant encore, nous pouvons détecter, de la part d’Icíar Bollaín, une critique de l’activité scopique du spectateur et du narcissisme du créateur artistique, rapprochés respectivement de la masculinité et de la féminité. La véritable rencontre entre les deux ne pourra se produire qu’à condition que le spectateur renonce à sa position d’observateur passif et se sente prêt à agir et que l’auteur-metteur en scène fasse le pari du partage plutôt que de l’exhibition de son travail.