thesis

La propagande impériale byzantine : persuasion et réaction du huitième au dixième siècle

Defense date:

Jan. 1, 1986

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Institution:

Paris 1

Disciplines:

Abstract EN:

A semantic analysis of the medieval Greek vocabulary on persuasiveness indicates that the use of propaganda was a common feature of byzantine public life. There were specific terms which, in byzantine usage, connoted public attitudes towards the truthfulness of information emanating either from official channels or from counter-propaganda circles. Both official and counter-propaganda employed similar written, oral, and visual means, such as the use of paid opinion makers, pamphlets and leaflets, public speeches or ceremonies, courtly and popular poetry, slogans, rumor manipulation and social policy. Furthermore, imperial propaganda and counter-propaganda followed the same principles and manipulated the same topics. The most widely used principles of propaganda included mutual charges of heresy or treason, the reversal of charges, the adoption of suppressive measures, etc. The central topic was the person of the emperor, with the imperial propaganda identifying him with the ideal prince and counter-propaganda challenging this image. The quality and impact of official propaganda and counter-propaganda varied according to the social stratum to which they were addressed (i. E. Urban or rural populations, the army, imperial administrators etc. ). Finally, propaganda was not limited within the empire; it was carried out among neighboring peoples by means of ambassadorial delegations or converted war prisoners. The basis of foreign propaganda was the perceived superiority of Byzantium and of the byzantine emperor, a concept around which byzantine foreign policy was built. Byzantine propaganda reached a peak during the iconoclast crisis when it contributed to the promotion of the imperial doctrine, nevertheless, it never lost the lasting character its principles and topics assured.

Abstract FR:

Malgré l'absence de terme adéquat les byzantins admettaient l'existence des tentatives de propagande. C'est ce que confirme l'analyse lexico-sémantique des mots que le grec byzantin employait pour convaincre et pour réfuter. Il existait en effet des termes techniques de propagande qui exprimaient l'approbation ou la désapprobation de l'opinion publique ou la diffusion de l'information par voie orale ou visuelle, ainsi que des termes de contrepropagande propres à l'opposition. La propagande impériale et celle de l'opposition disposaient d'une quantité de moyens de diffusion qui appartenaient à l'ordre écrit, oral ou visuel : agents d'opinion, écrits officiels ou clandestins à caractère de propagande, discours et harangues, slogans, utilisation de la poésie savante et populaire, manipulation des rumeurs, représentations, cérémonies publiques, politique sociale etc. En outre, l'étude de leurs thèmes et procédés révèle l'interaction qui existait entre les méthodes de la propagande impériale et celles de l'opposition : toutes deux procédaient par affirmations et négations, serments et anathèmes, contraintes et accusations mutuelles d'hérésie, d'ennemi de dieu ou de l'état ou d'illégalité. Leur thème central était celui de l'empereur, la propagande impériale essayant d'aligner l'image de l'empereur régnant sur le portrait du souverain idéal, celle de l'opposition essayant de la détruire en soulignant ses traits individuels. L'impact de ces thèmes sur la population dépendait de la différenciation de la propagande par rapport au public auquel elle s'adressait; d'où l'emploi des moyens d'ordre oral ou visuel pour les grandes masses du public urbain et de l'armée, ou des moyens d'ordre écrit pour le public plus restreint mais plus influent de la cour, des fonctionnaires ou du clergé. Par ailleurs les thèmes de la propagande impériale et surtout celui de l'empereur et de la supériorité de l'empire formaient la base de la propagande extérieure menée par des ambassades, qui constituait le principal moyen de promotion de la politique extérieure de Byzance. Comme l'indique l'index des termes injurieux, la propagande byzantine atteignit son sommet-sans perdre sa continuité pendant la crise iconoclaste.