thesis

La naissance du maquis dans le Sud-Cameroun (1920-1960) : esquisse d'une anthropologie historique de l'indiscipline

Defense date:

Jan. 1, 1989

Edit

Institution:

Paris 1

Disciplines:

Abstract EN:

One of the main peculiarity of colonial rule in the Cameroons was its brevity (1884-1960) and uncertainty. At this point, Cameroon was the only territory in French black Africa where resistance to the European conquest was the foregoing to organize armed struggle for independence. The Bassa people of the south of Cameroon referred to this movement as Nkaa Kunde (the independence proceedings). The present study aims to go through the cultural environment of Cameroon to bring out the political personality of the event. The traditional African historiography has felt to account for the event. The question under investigation deals with local people playing on the swing between "collaboration" and its opposite, intractability did not successfully come to the re-consideration of the "fellow-being" as a source of knowledge (episteme). Through the union des populations du Cameroun (UPC), the natives tried to reshape the society. The Nkaa Kunde and the underground forces that it initiated interdicts recourse to linear causality and denies the fact that one factor should prevale on the others to establish "historical happenings". The concept of "cultural hegemony" used by Gramsci empower to integrate the study of Nkaa Kunde and the break out of the underground forces in south Cameroon in a general approach dealing with intellectual history and mental facts. . .

Abstract FR:

De tous les territoires d’Afrique noire sous contrôle français, le Cameroun fut le seul ou s'organisa un mouvement de lutte armée pour l'indépendance, connu dans la région de la Sanaga maritime sous le nom de Nkaa Kunde (procès de l'indépendance). Mais la mémoire des luttes anticoloniales a été contrainte à la clandestinité. La présente étude insiste sur la dimension traumatique de l'évènement colonial, et prend acte du fait que les catégories classiques de l'historiographie africaine ne suffisent pas à l'interpréter, car l'histoire de la colonisation au Cameroun fut avant tout une histoire du pouvoir. Derrière ce qu'on a appelé les "résistances", la "collaboration" ou le "nationalisme", se cachent des mouvements de recomposition des intelligibilités, des intérêts, des identités, des langages; la construction de nouveaux systèmes de valeurs et d'idées, de nouvelles traditions aspirant à l'hégémonie sur le champ colonial, et qui, de ce fait, entraient en conflit avec l'ordre colonial. Ce mouvement et les pratiques culturelles qui le supportèrent (leurs langages, leurs symboles, leurs conceptions du temps. . . ) étaient donc des pratiques éminemment politiques qu'une analyse se limitant aux seuls aspects formels et institutionnels du pouvoir ne suffit pas à rendre compte, ni d'ailleurs l'explication par un facteur unique qui aurait prévalu sur tous les autres. En tentant de déconstruire à travers l'union des populations du Cameroun l'hégémonie coloniale, le Nkaa Kunde et le maquis qui en résulta apparaissent bel et bien comme une contre-culture, une "religion civique". . .