thesis

La mise en scène de la tragédie grecque dans l’ère numérique

Defense date:

Dec. 16, 2017

Edit

Institution:

Sorbonne Paris Cité

Abstract EN:

The thesis focuses on the use of digital technology in the staging of Greek Tragedy that is, the reception of Greek tragedy in the digital theatre. Greek tragedy, when digitally staged, seems to function as a kaleidoscope of our times; sometimes a lens and at others a shattered mirror, where a game, a "toing and froing" between identities and qualities exists: spectator/citizen, political/religious, time-space of myth/actual current time, presence/absence. With the use of technology and of digital equivalents, artists re-conceptualize a series of key notions such as the community, the city, the hubris, the mask, the conflict, the tragic and create equivalent effects for the contemporary spectator: Digital media becomes the equivalent of discourse. The “oikos”, the royal palace, in front of and within which most events and conflicts occur, is replaced by the screen-palimpsest: it is within the image that we live, we clash, we make history. The mask convention leads to experimentation with sound technologies. The much-discussed political function of tragedy in the context of democratic Athens and the building of a sense of community is now realised through digital technology. Spectators form ephemeral communities in their meeting within the technological environment, the rhizomatic fragmentation of the theatre stage, "hides" the community to transform it into a virtual community. In the end, it is the tragic that is being developed as an idea and a performative phenomenon.

Abstract FR:

Il s’agit de l’emploi de la technologie numérique dans la mise en scène de la tragédie grecque antique, en d’autres termes, de la réception de la tragédie grecque au sein du théâtre digital. En tant que performance digitale la tragédie grecque semble fonctionner comme un kaléidoscope du temps ; tout à la fois comme une lentille ou un miroir écrasé, où se développent  un jeu, un « aller-retour » entre les identités et les qualités : spectateur / citoyen, politique / religieux, espace-temps du mythe / temps actuel, présence / absence. Grâce à l’emploi de la technologie et d’équivalents digitaux, les artistes reconceptualisent une série de notions de la tragédie telles que la communauté, la cité, l’hybris, le masque, le conflit, le tragique, et ils proposent des expériences sensorielles équivalentes au spectateur contemporain : les médias numériques deviennent un équivalent de la parole. Oikos, le palais royal, lieu devant lequel et au sein duquel se déroulent la plupart des événements et conflits, est remplacé par l’écran palimpseste ; on est dans l’image dans laquelle on vit désormais, c’est au sein de l’écran que l’on produit l’Histoire. La convention du masque conduit à l’expérimentation avec des technologies sonores. La fonction politique de la tragédie grecque et la création de l’effet de communauté, se produisent désormais par le biais de la technologie numérique. Les spectateurs forment des communautés éphémères lors de leurs réunions dans l’environnement technologique, la fragmentation rhizomatique de la scène « cache » la communauté, pour la transformer en une communauté virtuelle. Enfin, c’est le tragique qui se développe sur scène en tant qu’idée et phénomène performatif.