thesis

Heiner Müller, une écriture de l'état d'exception

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Paris 10

Authors:

Directors:

Abstract EN:

Müller's texts, like those of Arthaud or of Bretch in Lehrstücke, are part of a literature an "exceptional state" and can consequently be read as a literary statiology and hantology. We know that if stasis means 'at rest, position, stop (status), stasis means first of ail, for us from now on, movement (kinesis), stirring, revolt and civil war. Civil war rages in Müller's texts and theater (killings, destruction, dilapidation, reevaluation of literary heritage. . . ). I am borrowing the concept of hantology from Jacques Derrida, but give it a limited definition in order to point out the insistence on the trace, the return and the presence of specters and ghosts from the past that inhabit Müller's theater, in his "dialogue with the dead". The revolution is an explanation of the past and with the enemies of the revolution. Appeasement and reconciliation belong to a literature of every day situations, without enemies; a literature of consensus that Müller shakes to its foundation by fragmenting the narrative, by amplifying it, by resorting to the "work" of the dream, by pointing it towards terror, towards a theater of dismembered bodies (disjecta membra). Tragic pitted against dialectic and, as Nietzsche wrote about Wagner: we were hoping for a Greek and found ourselves before a German.

Abstract FR:

Les textes de Müller, comme ceux d’Artaud ou du Brecht des Lehrstücke, participent d'une littérature de «l'état d'exception» et peuvent être lus, par conséquent, comme une statiologie et une hantologie littéraire. On sait que si stasis veut dire repos, position, arrêt (status), stasis signifie d'abord, pour nous désormais, mouvement (kinesis), trouble, révolte, et guerre civile. La guerre civile fait rage dans les textes et le théâtre de Müller (destruction, dilapidation, réévaluation de l'héritage littéraire, par exemple). J'emprunte le concept, en le limitant, de hantologie à Jacques Derrida pour remarquer l'insistance de la trace, du retour et de la présence des spectres et des fantômes du passé qui habitent le théâtre de Müller, dans son « dialogue avec les morts ». La révolution est une explication avec le passé, et avec les ennemis de la révolution. L'apaisement et la conciliation sont le propre d'une littérature des situations moyennes, sans ennemis; littérature du consensus que Müller met en crise en fragmentant le récit, en le surphrasant, en ayant recours à la « logique » du rêve, en l'orientant vers l'effroi, vers un théâtre dionysiaque du corps démembré (disjecta membra). Tragique contre dialectique, et comme l'écrit Nietzsche : on voulait voir un Grec et on se trouve devant un Allemand.