Aux environs de Lyon : les villégiatures de 1830 à 1940
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Abstract EN:
From the 1830s to the 1940s, staying in one’s country house residence for half of the year at the gates of Lyon is a continuation, during the modern era, of the already existing seasonal migration for the Lyon elite and a large part of the bourgeoisie of the Rhone city, whether living on their private incomes, their skills or their industrial activities. At first, however, the thesis highlights breaks from the previous era: architectural models become richer and more complex, the domains tend to abandon their productive logic while the spring and summer residential area is confronted with rampant urbanization, resulting in the disappearance of summer homes, their size reduction or adaptations within a chic residential suburb in the making. The study then raises the question of the interest for the bourgeoisie to own a summer home among various rural domains. Close to the city and comfortable, the bourgeois country houses reinvent the aristocratic castle life making it more modern and becoming the rural setting of a sociability that is less formal than in the city. Finally, the thesis examines the impact of the summer home owners in their commune of residence in land and property terms as well as economic, political and religious terms. If the large land ownership of the bourgeoisie leads to dispossession of villagers and a rise in land prices, the issue of the bourgeois parasitism is counterbalanced by the number of jobs created locally and the stimulation of crafts and local trade. The hypothetical bourgeois nuisance also seems to be contradicted by the vote in favour of the bourgeois in some villages, even if they do not win unanimous support everywhere.
Abstract FR:
La villégiature aux portes de Lyon des années 1830 à 1940 prolonge la migration saisonnière des élites lyonnaises durant l’époque moderne et implique une large partie des bourgeois de la cité rhodanienne, qu’ils vivent de leurs rentes, de leurs compétences ou de leurs activités industrielles. Dans un premier temps, la thèse souligne cependant des ruptures avec l’époque antérieure : les modèles architecturaux deviennent plus riches et plus complexes, les domaines ont tendance à délaisser la logique productive tandis que la villégiature dans son ensemble est confrontée à l’urbanisation galopante de Lyon, entraînant disparitions de demeures, reculs ou adaptations au sein d’une banlieue résidentielle chic en constitution. L’étude pose ensuite la question de l’intérêt des familles bourgeoises à posséder une villégiature au milieu de divers domaines ruraux. Cadres appréciés de la vie familiale parce que proches de la ville et confortables, les villégiatures bourgeoises réinventent la vie de château aristocratique en la modernisant et constituent l’écrin champêtre d’une sociabilité moins formelle qu’en ville. La thèse se penche enfin sur l’impact des villégiateurs dans leur commune de résidence à l’échelle foncière, économique, politique et religieuse. Si la large possession foncière des citadins engendre une dépossession des locaux et une hausse des prix des terrains, la problématique du parasitisme bourgeois est contrebalancée par le nombre d’emplois créés sur place ainsi que par la stimulation de l’artisanat et du commerce local. L’hypothétique nuisance bourgeoise semble même contredite par le plébiscite électoral dont jouissent les bourgeois dans certains villages, même s’ils ne font pas partout l’unanimité.