Les séditions dans les armées romaines de 218 av. J. -C. à l'an 14 de notre ère
Institution:
Bordeaux 3Disciplines:
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Abstract FR:
Les cinq premières parties, chronologiques, sont consacrées à une étude critique des textes anciens mentionnant des séditions militaires et à l'élaboration d'un catalogue. Celui-ci permet de constater que sur les 69 épisodes retenus, l'écrasante majorité intervient au cours des guerres civiles, qui ne couvrent pourtant que 15 % de toute la période étudiée, et ce même si l'on ne tient pas compte du phénomène particulier des débauchages de troupes. La sixième partie est un essai de synthèse qui étudie plus particulièrement les doléances et les revendications des soldats, ainsi que leurs rapports avec les autorités. Elle permet de mettre en lumière certains phénomènes caractéristiques. La conscription a provoqué des résistances tout au long de la période étudiée, le service militaire étant en général très impopulaire. Avant l'ère des guerres civiles, les séditions furent cependant rarissimes, et les seules préoccupations véritablement communes aux milites paraissent avoir été liées a la question de la longueur du service et à l'acquisition du butin. Leurs successeurs du Ier siècle bénéficièrent de moyens de pression importants sur leurs généraux et d'un relâchement de la discipline, ce qui leur permit d'obtenir l'octroi de primes en argent et, à partir de 47, de distributions de terres. Ces revendications émanaient le plus souvent des vétérans qui approchaient du terme du service et qui désiraient monnayer au prix fort leur rengagement volontaire. Il ne s'agissait pas de défendre des intérêts corporatistes mais d'obtenir des avantages strictement personnels. On ne peut parler de politisation des armées que dans la mesure où les milites appuyèrent les chefs qui paraissaient les plus aptes à défendre ces intérêts. Auguste fut le véritable créateur de l'armée professionnelle, en réformant les conditions du service militaire qui étaient devenues nettement moins attrayantes. A sa mort, le mécontentement était grand et il éclata de manière brutale. Les soldats présentèrent un programme précis, qui portait essentiellement sur la réduction de la durée du service et l'augmentation de la solde. Ils n'obtinrent finalement que le renvoi des vétérans les plus âgés.