thesis

Théâtres de l'inaction

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Paris 3

Authors:

Abstract EN:

Within contemporary plays, dramatic action seems to have faded away into nearly vanishing. The idea of action is no longer the same. I have decided label this phenomenon as inaction, which is not a synonym for no-action, but rather a renewed presence of action on stage, starting from Samuel Beckett. Nevertheless, the ways in which this idea is perceived is what has changed now. Dramatic action is moving towards self-reflectiveness or aims at reflecting upon what is deemed the key element of theatre. My work offers a new interpretation of Aristotle’s Poetics, showing that it is based not so much on the action rationale as on the dialogue between the dramatist and his own composition choices. Aristotle’s possible no longer presents itself as a formalist criterion but rather as the possibility, the limit and the responsibility of every selection. This analysis, together with a historical overview on Hannah Arendt’s action, discloses an evolving concept rather than an absolute value which modern-day thinkers would heavily criticise. Instead of opposing the “crisis” of drama to the “recovery” of theatre, I suggest paying less attention to the action conceived as a value as well as the overestimation of the other elements of drama. Focusing our attention on the unexpressed forces preceding the creation, the reader will be led not to overrate the elements that make up the play. Inaction presents itself in terms of space where the difference turns out to be possible, it is the power of negation, a gap in order to leave the impossibility of reality.

Abstract FR:

L’action dramatique semble s’être affaiblie, jusqu’à disparaître dans de nombreuses pièces contemporaines. La perception de l’action n’est plus la même. Nous avons choisi d’appeler ce phénomène : inaction. Loin de se réduire à un synonyme de non action, l’inaction indique une présence rénovée de l’action dans le théâtre, à partir de Samuel Beckett. Cependant, ce sont les modalités de cette présence qui ont changé. L’action dramatique s’achemine vers l’autoréflexivité ou la réflexion sur le sens de ce qui est considéré l’élément fondateur du théâtre. Nous présentons une nouvelle lecture de la Poétique d’Aristote, en montrant que celle ci est moins axée sur le paradigme institutionnel de l’action que sur le dialogue entre l’écrivain et ses choix liés à la composition de la pièce. Le possible aristotélicien n’apparaît plus comme un critère formaliste, mais comme la possibilité, la limitation et la responsabilité de toute sélection. Cette analyse, accompagnée d’un regard historique sur l’action, que nous effectuons à travers Hannah Arendt, révèle un concept en mutation et non une valeur absolue contre laquelle la modernité se révolterait. Au lieu d’opposer la « crise » du drame à la « guérison» du théâtre, nous proposons de diminuer l’importance de l’action comme valeur, ainsi que la surestimation des autres éléments du drame. Nous conduisons le lecteur vers une dimension de non surévaluation des éléments qui composent la pièce, en nous focalisant sur les forces inexprimées qui précèdent la création. L’inaction apparaît comme l’espace où la différence est possible. C’est la puissance d’une négation, une coupure pour distancer l’impossibilité du réel.