Pour une histoire transatlantique des arts décoratifs : échanges et interactions entre la France et les États-Unis (1876-1915)
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
By focusing on French-American relationships at the turn of the 20th century, this dissertation aims to incorporate the United States into a decorative arts narrative from which it has largely been excluded. It is not a question of presenting the United States as artistically peripheral to Europe, but, on the contrary, analyzing the growing country as part of a dynamic then playing out between France, Germany and England. As stages of industrial arts and living portraits of nations, the universal exhibitions provide the chronological boundaries of this study: From the 1876 Centennial Exhibition in Philadelphia to the Panama Pacific Exhibition in San Francisco in 1915. The prism of transnational relations leads one to consider the importance of interactions, cultural transfers and appropriations, and cross-fertilization phenomena across all scales, through the study of underexamined sources in the field of decorative arts. The different institutions overseeing trade between the nations, the role of diplomatic networks and correspondents abroad are among the means by which this transatlantic narrative emerges. Because they are present in the everyday daily life of individuals, the decorative arts are an ideal lens to analyze the sentiments of national belonging and to understand how the mechanisms of nationalism are intertwined with the artistic reform movements then underway on both sides of the Atlantic Ocean. Techniques, decorations, shapes and materials were used as tools of distinction to forge a path that combined established European models and the energy of the relatively young American nation.
Abstract FR:
En se concentrant sur les relations franco-américaines au tournant du XXe siècle, cette étude a pour objectif d’inclure les États-Unis dans une histoire des arts décoratifs dont ils étaient jusque-là largement exclu. Il ne s’agit pas de présenter les États-Unis comme une périphérie artistique de l’Europe, mais au contraire de l’associer dans l’étude d’une dynamique concurrentielle qui se joue alors entre la France, l’Allemagne et l’Angleterre. Vitrines de l’art industriel et portraits vivants des nations, les expositions universelles constituent les bornes chronologiques de cette étude : la Centennial Exhibition de Philadelphie en 1876 et la Panama Pacific Exhibition de San Francisco en 1915. Le prisme des échanges transnationaux invite à considérer l’importance des interactions, des transferts culturels, des phénomènes d’appropriation et de métissage à toutes les échelles, par l’étude de sources peu exploitées dans le domaine des arts décoratifs : les différentes instances qui régissent le commerce entre les nations, l’action des réseaux diplomatiques, le rôle des correspondants à l’étranger sont autant de champs à travers lesquels s’esquisse une histoire transatlantique. Parce qu’ils sont présents partout dans le quotidien des individus, les arts décoratifs forment une matière idéale pour caractériser le sentiment d’appartenance nationale et comprendre comment les mécanismes du nationalisme s’articulent avec les mouvements de réforme qui agitent les milieux artistiques de part et d’autre de l’Atlantique. Techniques, décors, formes et matériaux sont utilisés comme autant d’outils de distinction, pour trouver une voie associant les modèles de la vieille Europe et l’énergie censée provenir de la relative jeunesse de la nation américaine.