Abstract FR:

Ce travail répond aux questions concernant le rôle (envisagé ou réel) joué par la France dans la formation des élites tchécoslovaques au cours de la première moitié du XXe siècle. L'étude repose sur trois piliers : le premier est le cadre dans lequel se sont déroulées les relations franco-tchécoslovaques dans le domaine culturel ; le deuxième concerne l'influence « directe » de la France en Tchécoslovaquie grâce aux institutions scolaires qui furent créées dans le double contexte de la constitution d'un nouvel Etat et de l'essor de la politique culturelle française en Europe centrale après 1918 : d'un côté, l'Institut français était un centre culturel, tout en ayant des ambitions touchant en particulier la coopération scientifique ; de l'autre, l'exemple du Lycée français permet d'aborder en détail les frictions de la coopération entre les deux pays dans l'enseignement secondaire. Malgré le nombre d'élèves qui ne casse d'augmenter, cette institution ne résolut que difficilement la question clef : était-elle une école tchécoslovaque ayant pour langue d'enseignement le français ou une école française fonctionnant en Tchécoslovaquie ? Le troisième pilier touche à la formation des élites tchécoslovaques en France, et cela par la création de sections spéciales fondées dans les lycées à Dijon, Saint-Germain-en-Laye et Nîmes, mais aussi par les bourses destinées non seulement aux étudiants de l'enseignement supérieur, mais aussi aux représentants des élites – diplomatiques, militaires, universitaires. Ce mémoire montre que les questions des relations scolaires sont inévitablement reliées à la politique étrangère de la France et de la Tchécoslovaquie dans un temps « orageux »