Les pavements à incrustation de la France du Nord (XIIe-XIVe siècle) : mise en œuvre et place dans le décor de l'édifice religieux
Institution:
Lille 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Inlaid pavements of Northern France appeared at the beginning of the twelth century when mosaic pavements were replaced by glazed tiles. The manufacturing process has certain similarities to enamel technique ; it consists in hollowing a drawing out of a stone tile and in filling the holes with coloured resin. The iconographic repertory carries on the medieval mosaic pavements one with presenting pictures of the world and of Creation mervels : Old Testament scenes, calendars, liberal arts, stories of allegoric fight between vice and virtue, fables and numerous pictures from bestiaries. The conclusions of the thesis show that inlaid pavements production had a minor effect on medieval floor decoration. Nevertheless, with it technique of opposing coloured resin to stone, it had an important impact on the appearance of bicoloured tiles during the first half of the thirteenth century. This production was contemporaneous with big building sites of the twelth and thirteenth century in Flanders and Artois in which craftsmen of different origins worked ; it was, therefore, a deciding factor in knowing about the sculpted production of Northern France. It contributed to clarify how rich interior decoration in religious buildings was and how floor decoration participated to space structuring. Finally, the thesis enables to propose that inlaid pavements added in regarding as sacred the spaces intended for the worship of relics in Canterbury and Saint Omer.
Abstract FR:
Les dallages à incrustation de la France du Nord apparaissent au début du XII siècle, au moment où la mosaïque de pavement est remplacée par les carreaux vernissés. La technique de fabrication s'apparente à celle de l'émaillerie champlevée ; elle consiste à évider les fonds du motif sur le carreau de pierre et à remplir les creux de résine colorée. Le répertoire iconographique perpétue celui des mosaïques de pavement médiévales par la mise en image du monde et des merveilles de la Création : scènes vétérotestamentaires, calendriers, arts libéraux, psychomachies, fables et de nombreuses images issues des bestiaires. Les conclusions de la thèse indiquent que la production des pavements à incrustation reste marginale dans l'évolution des décors de sols médiévaux. Cependant, par l'opposition colorée des résines et de la pierre, elle constitue un jalon déterminant dans l'apparition des carreaux bicolores au cours de la première moitié du XIIIe siècle. Contemporaine des grands chantiers de constructions de la Flandre et de l'Artois aux XIIe et XIIIe siècles sur lesquels les artisans d'origines diverses venaient travailler, elle est déterminante pour la connaissance de la production sculptée de la France du Nord. Elle contribue à préciser la richesse du décor intérieur des édifices religieux et plus précisément la manière dont le décor du sol participait à la structuration et à la sacralisation des espaces destinés au culte des reliques à Canterbury (Thomas Becket) et à l'ancienne collégiale Notre-Dame de Saint-Omer.