Abstract FR:

Les bureaux des finances sont traditionnellement présentés comme des administrations déclinantes passé le milieu du XVIIe siècle, date à laquelle s'implantent dans les provinces françaises les intendants de police, de justice et finances, qui accaparent leurs principaux pouvoirs fiscaux. Cependant, le cas de Tours montre que la situation est plus complexe. Malgré un rabaissement institutionnel incontestable, le volume des affaires traitées progresse au XVIIIe siècle, notamment dans le domaine de la voierie, auparavant négligé par les autorités publiques. Parallèlement, les pratiques administratives connaissent une modernisation qui contredit quleque peu la thèse d'une décadence profonde. En fait, jamais les hommes du bureau des finances n'ont accepté d'être relégués à une place subalterne. Les trésoriers de france, qui occupent un rang éminent dans la société tourangelle tant par le prestige que par la fortune, défendent avec acharnement leurs prérogatives, parvenant même à les étendre sous le règne de Louis XV, aidés en cela par un syndicat en liaison permanente avec le Conseil du roi. En définitive, les réformes consécutives à la Révolution de 1789 mettent fin à l'existence d'une institution relativement dynamique et efficace.