Pardonner et punir : justice criminelle et construction de l'obéissance en Picardie et en Île-de-France sous François Ier
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The rights to pardon to punish represent two forms of judicial power possessed by the king of France. The reign of Francis I was characterized by a legislative effort aiming to make criminal justice more efficient in order to reinforce royal authority. An old tradition, the pardoning of crimes by lettres of grace was not forsaken, even if these letters were hardly granted any longer, except to those who committed homicides. The numerous exculpatory letters accorded under this regime, which testify to the king's willingness to exercice his right to pardon, served to strengthen the links between the sovereign and his subjects. The first part of the thesis examines the mechanics of the judicial system under francis i and studies the ways in which the regime both pardoned and repressed crimes in Picardy and Ile-de-France. The second part of study centers on the methods used to pardon homicides, paying particular attention both to authors of crimes and to the acts of aggression that resulted in brawls. Here, the study shows both criminals' accounts of crimes can be revelatory of man's relationship to time and space during the Renaissance. Moreover, the study discusses how the pardoned homicide casts light on the tensions and solidarities surronding honor (a privilege belonging not exclusively to gentlemen) and family lineages. The third part of this thesis goes on to examine the function of municipal justice, which strongly influenced both civil and criminal affairs in Amiens during the first part of the sixteenth-century. Repression varied not only according to patterns that were similar to those found in the large cities of neighboring low-countries, but also according to the economic and social conditions which slowly deteriorated over time. Urban magistrates still preferred to fine delinquants and permit them to reintegrate themselves into the social fabric, saving harsh punishments for incorrigible criminals.
Abstract FR:
Pardonner et punir sont les deux composantes du pouvoir judiciaire du roi de France. Le règne de Francois Ier est caractérisé par un effort législatif mené pour rendre la justice criminelle plus efficace afin de renforcer l'autorite du roi. Phénomène ancien, le pardon des crimes par des lettres de rémission n'est pas abandonné pour autant, même s'il n'est quasiment plus attribué qu'aux seuls auteurs d'homocides. Les nombreuses lettre de rémission octroyées sous ce règne en témoignent et conforte le lien entre le souverain et ses sujets. La première partie de la thèse se penche sur les sources du pardon et de la répression des crimes en Picardie et en Ile-de-France, sur le fonctionnement de la justice sous Francois Ier, sur la problématique et les méthodes de travail employées. La deuxième partie de la recherche porte sur les mécanismes de l'homicide pardonné, en premier lieu sur les acteurs du crime et sur l'action-agression qui mène à la rixe. Mais le récit de l'homicide par son auteur est aussi révélateur des rapports de l'homme au temps et à l'espace à la Rennaissance. L'homicide pardonné met en outre en valeur les tensions et les solidarités qui règnent autour de l'honneur, qui n'est d'ailleurs par l'apanage des gentilhommes, et de la parenté. La troisième partie de le thèse étudie le fonctionnement de la justice échevinale amienoise dans la première partie du XVIe siècle. Celle-ci est tres active aussi bien en matière civile qu'en matière criminelle, la répression varie selon un modèle proche des grandes cités des Pays-Bas voisins, selon les aléas d'une conjoncture économique et sociale qui se dégrade lentement. Les magistrats urbains préfèrent encore condamner à l'amende qui réintegre le délinquant dans le tissu social, réservant les chatiments les plus exemplaires aux criminels irrécupérables. La dernière partie de la recherche s'intéresse aux relations entre les justicibales, la justice et la frontière picarde sous Francois Ier. Il s'agit d'étudier l'image du justiciable et celle de la justice donnée par le criminel dans le récit de son parcours pour obtenir la rémission.