Abstract FR:

Cette thèse, à l'articulation de l'histoire de l'art et de l'histoire religieuse, est consacrée à l'étude de l'un des programmes artistiques majeurs du XVIIe siècle parisien : la cinquantaine de maîtres-autels monumentaux construits dans les sanctuaires des églises de la capitale entre 1610 et 1660. La destruction de la quasi totalité de ces autels, dont ne restent que quelques tableaux et sculptures, a imposé un travail préalable de "restitution" de ces objets. Cette recherche est synthétisée dans le second tome de la thèse qui est un inventaire des objets étudiés où sont rassemblés les données relatives aux commanditaires et aux "patrons", aux artistes, aux coûts, aux matériaux, aux procédures et à l'historique des constructions, à lasituation et à la typologie des autels. Dans le contexte de la Réforme catholique, ces objets se comprennent par rapport à des théories, à des croyances, à des pratiques religieuses. Dans un premier volume, est ainsi tout d'abord étudié ce qui fondait la valeur sacrée de l'autel, à savoir la présence d'images saintes, de reliques, du Saint Sacrement. Deux des pratiques religieuses déterminantes liées à l'autel, à ses objets et à ses images,sont ensuite abordées : d'une part la célébration de l'office de la messe, d'autre part les pratiques de l'oraison et de la méditation spirituelle. Dans une dernière partie, sont examinées différentes constructions mentales contemporaines du maître-autel, afin de comprendre comment un tel objet pouvait apparaître à plusieurs types de fidèles : des théoriciens de l'architecture qui imaginaient le modèle idéal d'autel et d'église, aux fidèles qui percevaient selon différentes modalités concrètes l'autel et les images organisées par la structure du retable.