Une fascination réticente : les Etats-Unis dans l'opinion française, 1870-1914
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
French people have always been interested by the states, but if the times of the revolution, the civil war or the xxth century have been largely studied, nothing had been done for the second half of the xixth century. Nevertheless, during that very period, the U. S. A. Become what they will be lately: successful industrialization, imperialism must be of great interest for Frenchmen. This study has been made through 500 books, 600 review's articles and a sample of the daily press; it's enough to assume that the upper level of French opinion is very much interested by the U. S. A. . The states are still quite exotic for French people. No more for its landscape but by the modernization of the daily life, comfort, mass transportation still not well known in Europe. But blacks and Indians are still very surprising; but pity and despise are often overwhelming, even if the harshness of the americans is deeply resented. But the states offer also some models. Republican France does not need any more American political devices and despise the politicians. But the success of the schools, the rich universities, the efficient co-education are fascinating, as are the apparent freedom of the women, the strength of catholic church and the workingmen's way of living. In the same time the states become so powerful that it can be feared. So many immigrants are coming to the u. S. ! American society should not be able to assimilate all of them. American economy is growing so fast with a fantastic production, a commercial spirit and the impressive trusts that it’s always a potential danger for Europe. That very menace is strengthened by the nascent imperialism with, maybe, some worldly goals. But, in the first years of the xxth century. American power is only regional and not really menacing for France and this very country can assume that its culture, better and richer, is quite an efficient shield.
Abstract FR:
Les Etats-Unis ont toujours intéressé vivement les français, or si la période révolutionnaire, la guerre de sécession et le XXe siècle ont été l'objet de nombreuses études, il n'en est rien pour la fin du XIXe siècle. C'est pourtant à cette époque que les Etats-Unis prennent tous leurs caractères du XXe siècle: puissance industrielle, impérialisme. . . Ce qui ne peut qu'intéresser des français dont le pays change également beaucoup. A travers 500 ouvrages, 600 articles de revue et un échantillon de la presse quotidienne, le présent travail montre l'existence d'une opinion éclairée qui porte un vif intérêt aux Etats-Unis; ce pays s'impose aux observateurs qui ne réagissent pas nécessairement suivant les clivages usuels. Une première série de réactions sont provoquées par l'exotisme des Etats-Unis. Il ne s'agit plus seulement des paysages mais bien du confort omniprésent, de l'industrialisation de la vie quotidienne, encore peu répandue en Europe. Les villes surprennent et effraient. Par ailleurs noirs et indiens continuent à surprendre, mais dans un cas comme dans l'autre la pitié l'emporte sur le pittoresque. Les français s'habituent mal à côtoyer ces êtres souvent misérables, même s'ils critiquent la dureté excessive des américains à leur égard. Mais les Etats-Unis restent aussi le pays des modèles. Les français de la IIIe république n'envient plus la démocratie américaine, pervertie par ses politiciens. Par contre, la réussite de l'école primaire, l'essor étonnant des universités, le succès de la mixité impressionnent tout comme la liberté apparente de la femme, l'essor de l'église catholique ou le relatif bien-être des ouvriers. Il s'agit bien là d'exemples à méditer. Toutefois la puissance américaine qui sous-tend ces réalisations peut aussi inquiéter. L'afflux des immigrants ne risque-t-il pas de menacer la vitalité de la société qui semble pourtant s'en accommoder? L'ampleur de la production, l'agressivité commerciale s'appuyant sur les prodigieux trusts inquiète d'autant plus que l'impérialisme américain se déchaine. Néanmoins ses ambitions sont régionales et la France garde l'avantage de sa culture.