Les escaliers d’honneur des édifices princiers : architecture et décor d’une pièce d’apparat dans l’Europe de la première moitié du XVIIIe siècle
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Since the 16th Century, great staircases have appeared as masterpieces, both for architects and princes. They were also important spaces in European ceremonial because they made it possible to express, when welcoming representatives of foreign delegations, differences in rank according to whether they were received, before the hearing, at the bottom, in the middle or at the top of the stairs. Thus, the staircase was generally the subject of particular attention not only in its architecture, but also in its decoration, which had to be sumptuous while respecting decorum and convenience. The first half of the 18th century was a privileged time for the production of great staircases in Europe, particularly because of the political rebalancing caused by the wars of succession in Spain (1701-1713), Poland (1733-1738) and Austria (1740-1748).Based on an original corpus of twenty staircases built for sovereigns during this period in England, Spain, Italy, France and especially in the Holy Roman Empire, this thesis aims to better understand, from sources that are partly unpublished, the constraints and issues that governed their production. For the first time, the stairs are approached both in terms of architecture and decoration from a European perspective that gives a new perspective on the sumptuous competition between courts in Early Modern times. The question of the modalities of the expression of princely magnificence and the circulation of models is at the heart of this study, which highlights the specificities of staircases built for sovereigns compared to staircases made for private individuals.
Abstract FR:
Dès le XVIe siècle, les escaliers d’honneurs apparaissaient comme des morceaux de bravoure, tant pour les maîtres d’œuvre que les maîtres d’ouvrage. Ils constituaient aussi des espaces importants dans le cérémonial européen, car ils permettaient d’exprimer, lors de l’accueil de représentants de délégations étrangères, des différences de rang selon que ceux-ci étaient reçus, avant l’audience, au bas, au milieu ou au sommet de l’escalier. Ainsi, l’escalier faisait généralement l’objet d’une attention particulière non seulement dans son architecture, mais aussi dans son décor qui devait être somptueux tout en respectant le decorum et la convenance. La première moitié du XVIIIe siècle a constitué un moment privilégié de la production des escaliers d’honneur en Europe, notamment en raison des rééquilibres politiques entraînés par les guerres de succession d’Espagne (1701-1713), de Pologne (1733-1738) et d’Autriche (1740-1748).À partir d’un corpus original de vingt escaliers bâtis pour des princes souverains pendant cette période en Angleterre, en Espagne, en Italie, en France et surtout dans le Saint-Empire romain germanique, cette thèse vise à mieux comprendre, à partir de sources en parties inédites, les contraintes et les enjeux qui ont présidé à leur production. Pour la première fois, l’escalier est abordé tant sur le plan de l’architecture que du décor dans une perspective européenne qui donne un éclairage nouveau sur la compétition somptuaire entre les cours à l’époque moderne. La question des modalités de l’expression de la magnificence princière et de la circulation des modèles est au cœur de cette étude qui met en évidence les spécificités des escaliers construits pour les souverains par rapport aux escaliers faits pour les particuliers.