thesis

Les restaurations du Comité de conservation des monuments de l’art arabe en Égypte : « conservation » ou « réinvention » des monuments ?

Defense date:

Jan. 21, 2021

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Institution:

Paris 1

Abstract EN:

The Comité de conservation des monuments de l’art arabe [Laǧnat Ḥifẓ al-Āṯār al-‘Arabiyya al-Qadīma] was established in Egypt in December 1881 under the Ministry of Awqāf [Islamic religious endowments] and operated under it until 1936, when it was transferred to the Ministry of Public Instruction. It was the body in charge of the conservation and restoration of Islamic (and later also Coptic) monuments and remained active till the 1950s. Its members were European and Egyptian specialists, alongside ex-officio officials. This dissertation scrutinizes and analyzes the Comité’s interventions on minarets, domes and minbars [pulpits] of Mamluk mosques, examining the restoration and reconstruction methodologies and approaches as well as the rationale for the decisions taken. Through the art-historical lens, this research shows that the analysis of the Comité’s modern layer raises questions on the ‘conservation’ or ‘reinvention’ of these historic buildings and their ‘authenticity’. It argues that such an endeavor is indispensable for the comprehension of these architectural palimpsests composed of historic and modern layers. The dissertation explores the information that could be obtained when moving beyond the post-colonial discourses through which the Comité has generally been studied so far. The research demonstrates that the factual and careful investigation of the specificities of the Comité’s actions and actors in a contextualized manner and without making a posteriori judgements reveals significant information on its work modalities as well as new nuanced narratives and interpretations.

Abstract FR:

Le Comité de conservation des monuments de l’art arabe [Laǧnat Ḥifẓ al-Āṯār al-'Arabiyya al-Qadīma] créé en Égypte en décembre 1881 au sein du ministère des Awqāf (en charge des fondations pieuses islamiques) a fonctionné sous son égide jusqu’en 1936, date à laquelle il a été transféré au ministère de l’Instruction publique. Il était chargé de la conservation et de la restauration des monuments islamiques (et plus tard coptes) et est resté actif jusque dans les années 1950. Ses membres étaient des spécialistes européens et égyptiens, aux côtés de responsables nommés ex-officio. Cette thèse examine et analyse les interventions du Comité sur les minarets, dômes et minbars [chaires] des mosquées mameloukes, en étudiant les méthodologies et les approches de la restauration et de la reconstruction ainsi que la justification relative aux décisions prises. À travers le prisme de l’histoire de l’art, cette recherche montre que l’analyse des interventions modernes du Comité soulève des questions sur la conservation ou la réinvention de ces bâtiments historiques, et sur leur « authenticité ». La thèse soutient qu’une telle entreprise d’élucidation est indispensable pour la compréhension de ces palimpsestes architecturaux. Elle explore les informations qui peuvent être obtenues par ce biais, qui va au-delà de la critique postcoloniale à travers laquelle le Comité a été généralement étudié jusqu’à présent. La recherche démontre qu’une enquête factuelle approfondie et détaillée des actions et des acteurs du Comité remis en contexte, et débarrassé de jugements portés a posteriori, renouvelle l’analyse de ses modalités de travail et de l’interprétation qui peut en être donnée.