La hache et le rossignol : productions artistiques en Iran après la chute d'Esfahan : (1135/1722-1163/1750)
Institution:
Aix-MarseilleDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
In 1135/1722, the fall of Esfahan made a decisive break in Iranian history. The great, powerful and peaceful Safavid Empire is suddenly replaced by a century of chaos, marked by a lot of internal and external conflicts, a slowdown of foreign trade, an impoverishment of people and, according a traditional historiography, a brutal stop of artistical activities. This thesis review this last idea by demonstrating that various works of art and architecture were created from the capture of Esfahan by the Afghan army to the beginning of Zand dynasty. All these artistic productions cannot be studied on the same timescale: some of them were ordered by rulers (especially Nader Shah) and were linked to the political upheavals, introducing in Iran some new artistical approaches; on the other hand, some others were concieved for local, regional or national elites and form a part of a continuing process and secular traditions. In light of these different temporalities, we may re-examine the global frame of Islamic history of art.
Abstract FR:
La chute de la ville d'Esfahan en 1135/1722 marque une rupture fondamentale dans l'histoire iranienne. Le brillant empire safavide, solide et pacifié, laisse brutalement place à un siècle de chaos, marqué par de multiples conflits externes et internes, le ralentissement du commerce extérieur, l'appauvrissement de la population et, selon une historiographie traditionnelle, l'arrêt des activités artistiques. C'est cette dernière idée que cette thèse tente de revisiter et de mettre en perspective. Elle démontre en effet que, durant toute la période qui court de la prise de la capitale par les Afghans au début de la dynastie Zand, des productions artistiques variées ont vu le jour. Toutes ne répondent pas à la même temporalité : certaines, commandées par les souverains (notamment Nader Shah), font écho aux bouleversements politiques et introduisent en Iran des pratiques nouvelles ; d'autres, au contraire, destinées à la consommation ordinaire des élites à différentes échelles, s'inscrivent dans une continuité et perpétuent des traditions séculaires. Cette constatation invite à repenser de manière plus globale les cadres traditionnels de l'histoire des arts de l'Islam.