Construire l'État multinational : les Tatars de Crimée entre 1883 et 1967
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
La politique soviétique des nationalistes menée a l'égard des Tatars de Crimée est un « processus de civilisation » spécifique qui se greffe sur l'aspiration de l'intelligentsia tatare aux réformes. Il veut transformer la population tatare dont les individus doivent tous être amenés à se penser en tant que membres d'une communauté unique a l'echelle de l'Union sovietique. Sa mise en oeuvre s'inscrit dans le cadre d'un « contrat national associant les Bolcheviks et les élites tatares. Le processus de civilisation n'est pas linéaire, mais suit une direction. La crainte d'une déviation nationaliste suscite des vagues de répressions qui sont censées sauvegarder une orientation au regard de laquelle il faut également appréhender la déportation collective des Tatars en 1944. Les autorités jugent que la politique des nationalités a échoue à créer une authentique nation soviétique, à même de remplir les obligations afférentes au contrat national. En déportation, les Tatars développent des formes de résistances qui s'inscrivent dans la légalité, a l'instar du mouvement pour le retour qui naît en 1956 autour d'une poignée d'activistes. Si un décret réhabilite les Tatars en 1967, ils ne sont pas autorisés à rentrer en Crimée, comme s'ils n'étaient toujours pas dignes.