Cortèges et pouvoirs à Paris aux XVIIème et XVIIIème siècle (1660-1789)
Institution:
Paris 7Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The processions -defined as collective movements structured by a ceremonial- are part of the system of representation of the "public thing". The various institutions in the city of Paris are part of them since august 1660 until the end of the summer 1789. The religious processions, the corteges and the ceremonial of the state involving the king and the royal family, the diplomatic ceremonial and the celebrations of victory and peace, are occasions to put on stage the hierarchy of roles in the Ancien Regime Society and its working rules. Walking order, precedence, clothing, allegorical setting and routes are the clues of a discourse to decipher, a detailed discourse which vests time and space. The registers of the masters of ceremony and all the archives that have been considered testify to the concern for the coherence of the codified and ritual practices. Their core is religious and the ceremonial is repetitive by nature; it's also the transmission of a necessarily ancestral culture. But each generation gives this its print and the corteges are subject to a deep evolution in the eighteenth century. They celebrate the king as an individual and his family more than his government's policy and they don't serve the exaltation of the monarchy anymore. Ostentation and luxury are no more appreciated nor understood. The physiocrats and the philanthropists have encouraged the fashion for thrift and assistance for the poor. This is testified by the official processions, mostly in the summer 1789 when the parisian people itself decides to march for thanks givings for the revolution and for propitiatory prayers.
Abstract FR:
Les cortèges, définis comme des déplacements collectifs structurés par un cérémonial, auxquels prennent part les différentes institutions présentes dans la ville de Paris depuis août 1660 jusqu’à la fin de l’été 1789, font partie du système de représentation de la "chose publique". Les processions religieuses, les cortèges et le cérémonial d état impliquant le roi et la famille royale, le cérémonial diplomatique et la célébration des victoires et des paix, sont autant d occasions de mettre en scène la répartition hiérarchique des rôles dans la Société d’Ancien Régime ainsi que ses règles de fonctionnement. Ordres de marches, préséances, vêtements, décors allégoriques, itinéraires sont la mise en signes d’un discours à décrypter, discours circonstancié qui investit le temps et l’espace. Les registres des maîtres de cérémonies et l’ensemble des fonds d archives considérés attestent le souci de cohérence des pratiques codifiées et rituelles. La matrice en est religieuse et le cérémonial est par nature répétitif, il est aussi transmission d’une culture nécessairement ancestrale. Chaque génération y laisse son empreinte et les cortèges sont soumis à une évolution considérable au dix-huitième siècle : ils célèbrent progressivement la personne privée du roi et sa famille plus que la politique de son gouvernement et ne servent plus guère l’exaltation du principe monarchique. L’ ostentation et le luxe ne sont plus appréciés ni compris ; les physiocrates et les philanthropes ont encouragé la mode des économies et du secours aux pauvres. Les cortèges officiels en témoignent, et plus encore ceux de l’été 1789 où le peuple parisien décide lui-même de processionner dans une démarche à la fois propitiatoire et d actions de grâces pour la révolution.