thesis

Déhiérarchiser l'art : usages et fonctions du document au tournant des années 1970

Defense date:

Jan. 11, 2019

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Institution:

Aix-Marseille

Authors:

Abstract EN:

At the end of the 1960’s, in a context of serious crisis of institutional legitimacy, number of artists defy the power and control of art market, criticism and museum. Some dealers, critics and curators join in and intend to de-hierarchize the art world. Among them : Germano Celant, Lucy Lippard, Carla Lonzi and Seth Siegelaub, along with Kynaston McShine and Harald Szeemann. What is at stake in their practices does not have to do with denying the art system, neither defining new functions for the middle-men, but is about occupying a position which would no longer be authoritarian. To do so, they relate their research to the document, considered as an operating mode involving trading, editing and methods. This operating mode is interrelated to art works and artists’ texts in a context of conceptual and post-minimal art. The ones who are part of this study develop their practices as an informational system, which suppose a close cooperation with the artists in order to restore their control on the circulation of their own works, along with their authority on the discourses about them. Nevertheless, the art criticism declination of this informational system does not suppose the absence of discourses from the art critics. In the cases of Germano Celant and Lucy Lippard, criticism is stable, even though they intend to delegate interpretation to the audience. Concomitantly, the informational system has to face the difficulty of articulating the defense of a self-referential art with political ambitions enlarged to society. This difficulty is solved by various ways, between drop out and strengthened practices of document.

Abstract FR:

À la fin des années 1960, dans un contexte de crise de légitimité des institutions, de nombreux artistes s’opposent au contrôle du système marchand-critique et muséal. Certains marchands, critiques et commissaires d’exposition s’associent à cette parole, et tâchent de déhiérarchiser le monde de l’art. Parmi eux : Germano Celant, Lucy Lippard, Carla Lonzi et Seth Siegelaub, ainsi que Kynaston McShine et Harald Szeemann. Les enjeux de leurs démarches ne se situent ni dans la négation des appareils de l’art, ni dans la redéfinition de leurs fonctions, mais dans la construction d’une position de sujet non surplombante. Pour ce faire, ils investissent le document au titre de ses économies qui relèvent du marché de l’art, de l’édition, de méthodes, toutes corrélées, dans le contexte de l’art conceptuel et post-minimal, à des œuvres et écrits d’artistes. Chacun des acteurs étudiés déploie sa pratique à l’aune d’un régime de l’information, qui suppose une collaboration étroite avec les artistes afin de leur restituer le contrôle sur la circulation de leurs œuvres et les discours qui sont produits à leurs sujets. Toutefois, dans son occurrence critique, le régime de l’information ne suppose aucunement le silence des critiques d’art. Dans les démarches de Germano Celant et Lucy Lippard, les discours critiques sont préservés, mais selon des modalités qui entendent déléguer au public l’une de ses opérations, qui est l’interprétation. Conjointement, le régime de l’information est confronté à la difficile conciliation entre la défense d’une autoréférentialité de l’art et des ambitions politiques élargies à la société. Cette situation donne lieu à des devenirs variables des démarches.