Abstract FR:

Quel mode de garde collective des tout-petits propose la société du XIXe siècle aux mères des classes populaires contraintes de s'adonner à une activité salariée hors du domicile conjugal ? Pourquoi la société du siècle dernier cherche-t-elle à transformer une instance sociale charitable en maison d'éducation ? Quelles stratégies met-elle en œuvre pour parvenir à ses fins ? C’est à ces questions essentielles que la présente thèse consacrée aux ancêtres des écoles maternelles essaie d'apporter quelques éléments de réponse. Dans le premier volume, un double objectif est poursuivi. Le premier s'attache à décrire une institution jusque-là méconnue en rappelant ses antécédents, les points forts de son développement, les obstacles à sa propagation et le mode d'emploi de ses principaux rouages; le second tente de replacer les salles d'asile dans leur temps pour mieux cerner leur caractère éminemment social, souligner davantage l'importance de leur fonction de gardiennage, comprendre la peur maladive des classes dirigeantes qui pousse ces dernières a en faire un rempart contre la subversion. Le second volume aborde les aspects pédagogiques et culturels des salles d'asile. L'étude des maîtres et des élèves faite à partir d'exemple locaux vise d'une part à définir le contenu de l'éducation dispensée par les écoles du premier âge, à mettre en lumière l'importance de l'éducation morale et religieuse de la petite enfance, et d'autre part à saisir le nouvel intérêt porté à la jeunesse. Mais bien d'autres sujets font l'objet d'analyse comme le développement du catholicisme social, l'évolution de la charité bourgeoise, la place et le rôle de la femme dans la société du XIXe siècle, le mieux-être que procurent les salles d'asile au jeune âge.