thesis

Les pratiques administratives au Maroc pendant le Protectorat (1912-1956)

Defense date:

Jan. 1, 2013

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The purpose of this dissertation is to highlight, through the study of administrative practices, ambivalences and contradictions that have heavily influenced the practice of colonial rule in Morocco. The challenge is not to re-open the trial of the protectorate, but to analyse the trajectory of colonial administration, its ability to implement the reforms and the future of the protectorate's main principles at its contact. In the first part, an institutional study of the protectorate captures the establishment of the administration thought to be the support of colonial domination. The study is accompanied by an analysis of "lyautéisme" which describes itself as the embodiment of the concept of a protectorate, but is in fact is ideological expression. The second part of this work, devoted to the study of the implementation of the franco-moroccan cooperation policy, reveals that in the decision process, the protectorate system is more related to a form of subjection than a cooperation. It is clear that the colonial administration tends to exclude indigenous from decision poles while it exploits the native chiefs to ensure its grip on society. The objective of the third part is to demonstrate that the protectorate, faced with the need to legitimize the french presence in Morocco, has been unable to achieve the various tasks he was assigned. Moralisation of makhzen administration, modernization of Moroccan justice, and moral and material security, who where considered the essential elements of the conquest of the "protégés", are not guaranteed and these failures reveal all the ambiguities of the protectorate.

Abstract FR:

L'objet de cette thèse est de mettre en exergue, à la lumière de l'étude des pratiques administratives, les ambivalences et les contradictions qui ont lourdement influencé l'exercice de la domination coloniale au Maroc. L'enjeu n'est pas ici de refaire le procès du protectorat, mais de s'interroger sur la trajectoire de l'administration coloniale, sur sa capacité à conduire les réformes et sur le devenir des grands principes du protectorat à son contact. Dans un premier temps, une étude institutionnelle du protectorat permet de saisir la mise en place de l'administration pensée pour être le support de la domination coloniale. Cette étude s'accompagne d'une analyse du "lyautéisme" qui se présente comme la concrétisation du principe du protectorat, mais qui n'est en fait que son expression idéologique. La seconde partie de ce travail, consacrée à l'étude de la réalisation de la politique de coopération franco-marocaine, révèle que dans le processus décisionnel, le régime du protectorat présente plus les formes d'un assujettissement que d'une association. Il ressort nettement que l'administration coloniale tend à écarter les autochtones des pôles décisionnels en même temps qu'elle instrumentalise les chefs indigènes pour assurer son emprise sur la société. L'objectif de la troisième partie est de démontrer que le protectorat, confronté à la nécessité de légitimer la présence française au Maroc, s'est révélé incapable de réaliser les différentes missions qu'il s'était assignées. La moralisation de l'administration makhzen, la modernisation de la justice marocaine, et la sécurité matérielle et morale, qui apparaissaient comme les éléments essentiels de la conquête des protégés ne sont pas garanties et ces échecs laissent apparaître toutes les ambiguïtés du protectorat.